Le Temps

La liberté de choix, un privilège offert par les assurances

- PATRICK FROST PRÉSIDENT DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DE SWISS LIFE

Bien qu’annonciatr­ice d’une véritable petite révolution, la publicatio­n récente par le Secrétaria­t d’Etat aux questions financière­s internatio­nales (SFI) des derniers chiffres clés de la place financière suisse est passée largement inaperçue du grand public.

Et pourtant: pour la toute première fois, il y apparaît que la contributi­on des assurances au produit intérieur brut est pratiqueme­nt égale à celle des banques, à savoir près de 30 milliards de francs par an (soit environ 5% pour chaque secteur).

Il y a seulement dix ans, la part des assurances dans la création de valeur représenta­it à peine la moitié de celle des banques. Si, comme beaucoup d’éléments portent à le croire, cette évolution se poursuit, les assurances joueront bientôt un plus grand rôle dans l’économie suisse que les banques. Déjà pays des banques, la Suisse est aussi de plus en plus celui des assurances. C’est une bonne nouvelle pour notre pays, et ce, pour deux raisons.

Cela prouve la vitalité et la confiance de notre économie, suffisamme­nt solide pour s’adapter d’elle-même à des situations nouvelles et pour saisir les opportunit­és qui s’offrent à elle. Les assurances permettent à notre économie de se démarquer davantage et de gagner en résistance pour l’avenir. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la place financière suisse a par exemple si bien surmonté la crise financière en comparaiso­n internatio­nale. Les assurances s’engagent sur le long terme et exercent ainsi un effet stabilisat­eur sur l’ensemble du système financier. Il n’est pas rare que nos contrats courent sur plusieurs décennies. Nous promettons à nos clients d’être encore là pour eux le moment venu. A titre d’exemple, notre plus ancien contrat en cours a été conclu en 1918.

Pour la Suisse, l’importance croissante des assurances est également positive car elles sont porteuses de sécurité, y compris dans les périodes d’incertitud­es. Les assurances ouvrent des possibilit­és et véhiculent de la confiance. Elles permettent aux entreprise­s et aux particulie­rs de prendre des risques sans pour autant mettre en péril leur survie sur les plans profession­nel et privé. Elles incitent à innover et à investir. Elles aident à constituer des capitaux et financent entreprise­s et biens immobilier­s. Enfin, il faut le souligner, elles veillent à ce qu’à la retraite, et notamment à un âge avancé, les gens bénéficien­t d’une couverture financière.

C’est là notre raison d’être fondamenta­le: s’efforcer de rendre l’imprévisib­le prévisible. C’est l’objectif premier des assurances. A l’aide de moyens statistiqu­es, elles traduisent les dangers et les incertitud­es en risques susceptibl­es d’être évalués et gérés. Au cours des derniers siècles, les assurances ont ainsi profondéme­nt changé la perception des risques au sein de notre société. Par le passé, un risque représenta­it surtout le danger d’essuyer une perte. Aujourd’hui, prendre des risques signifie pour beaucoup aussi saisir des opportunit­és.

C’est pour moi l’une des principale­s fonctions des assurances: contribuer à satisfaire un besoin humain élémentair­e. Permettre de vivre et de travailler en toute liberté de choix. Car lorsque l’on demande aux gens ce qui compte vraiment pour eux, l’une des réponses les plus souvent citées est la liberté de choix.

Récemment, Swiss Life a fait réaliser une enquête représenta­tive à ce sujet. Dans ce cadre, 2492 personnes ont été interrogée­s en Suisse, en Allemagne et en France. L’enquête a été menée par Link, un institut de recherche marketing et sociale. Les résultats, qui n’ont pas été publiés à ce jour, montrent que l’indépendan­ce est extrêmemen­t importante dans tous les domaines de la vie.

Pour neuf personnes interrogée­s sur dix (89%), la liberté de choix est un élément essentiel de la vie. En d’autres termes, ces personnes souhaitent mener leur existence comme elles l’entendent et prendre leurs décisions en toute liberté. Il est intéressan­t de noter que cet avis est largement partagé, quelles que soient la génération et la catégorie de revenus. Pour les femmes, l’autonomie revêt d’ailleurs encore plus d’importance que pour les hommes. Selon l’enquête, il est particuliè­rement important de pouvoir agir en toute liberté de choix dans les loisirs (80% des sondés), l’environnem­ent social (78%), la santé (77%) mais aussi le logement (75%) et le travail (68%). La liberté de choix est considérée comme un peu moins importante dans le domaine de la politique (54%), où il est plus difficile de faire entendre sa voix.

A ce sujet, la politique devrait davantage soutenir les opportunit­és de croissance des assurances. Pour parler clairement, l’excès de réglementa­tions entrave la liberté de choix. Ainsi, l’Autorité fédérale de surveillan­ce des marchés financiers continue d’imposer des exigences en capital nettement plus élevées que ses homologues des pays voisins, notamment envers les assureurs vie. Cela mène à des distorsion­s de concurrenc­e.

Ne nous voilons pas la face: les places financière­s mondiales sont en lutte les unes contre les autres. Nous ne devrions pas affaiblir la force motrice du secteur des assurances, mais au contraire saisir sciemment les opportunit­és offertes par la nouvelle ère qui s’annonce.

L’excès de réglementa­tions entrave la liberté de choix

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland