Iouri Podladtchikov, entre joie et désarroi
Champion olympique du half-pipe voilà quatre ans à Sotchi, Iouri Podladtchikov ne défendra pas son titre à Pyeongchang. Il n’est pas remis d’une blessure à la tête, qui aurait toutefois pu être bien plus grave
La mauvaise nouvelle aurait pu faire l’objet d’un simple communiqué de Swiss Olympic: Iouri Podladtchikov renonce à participer à l’épreuve de half-pipe des Jeux de Pyeongchang. Le champion olympique de Sotchi n’a pas suffisamment récupéré d’une blessure à la tête consécutive à une chute lors des X-Games, fin janvier, à Aspen.
Mais le Zurichois de 29 ans a décidé de ne pas cacher ses sentiments derrière l’information crue. Il s’est présenté vendredi aprèsmidi, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture, devant les journalistes réunis à la Maison suisse, dans la station de Yongpyong, pour exprimer patiemment sa déception et sa douleur, mais aussi son bonheur d’être debout. Littéralement.
Test fatidique
«Les médecins m’ont dit qu’avec le choc que j’avais subi à la tête, j’aurais pu ne plus jamais monter sur un snowboard. J’aurais pu ne plus marcher», récite-t-il les yeux dans le vague. Il a été dit qu’il souffrait d’une commotion cérébrale. Il s’agissait en réalité d’un traumatisme crânien important, avec hémorragie. Du genre dont on ne récupère pas en un mois. «Mais je me suis vite senti mieux et je me suis accroché à l’espoir d’être prêt pour le jour J. Mais ce matin [vendredi], je suis monté sur un snowboard pour la première fois depuis ma chute et j’ai compris que je n’y arriverais pas. Une participation serait totalement déraisonnable.»
Pour revenir à 100%
Officiellement, Iouri Podladtchikov a pris sa décision après ce premier entraînement dans le demitube sud-coréen. Au sein de son staff, certains estiment qu’il savait déjà, avant même de chausser sa planche.
Pour lui, les JO se terminent avant d’avoir commencé. L’athlète est triste. Mais l’homme sait qu’il a évité le pire. «Aujourd’hui, je veux être positif. Il me faudra entre trois et six mois pour revenir à 100%, mais je sais que ma carrière en snowboard n’est pas finie. C’est ce que j’aimerais qu’on retienne.» Le message serait moins bien passé via un simple communiqué.
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