Le Temps

Les bourses résistent à la hausse de l’inflation américaine

- RAM ETWAREEA @ram52

L’indice des prix à la consommati­on pour janvier 2018 a progressé de 0,5% aux Etats-Unis. Les marchés redoutaien­t ce scénario, par crainte d’une remontée précipitée des taux d’intérêt. Après beaucoup d’hésitation­s, ils ont évolué dans le vert

A l’heure où nous mettions sous presse, mercredi soir, les bourses américaine­s évoluaient dans le vert. Plus tôt, elles s’étaient montrées hésitantes à la publicatio­n du chiffre de l’inflation tant attendu pour le mois de janvier 2018. L’indice des prix à la consommati­on (CPI) a en effet progressé de 0,5% en janvier par rapport au mois précédent. Les analystes tablaient sur0,4%. C’est la plus forte hausse depuis septembre dernier. En rythme annuel, elle a atteint 2,1%.

Quant aux bourses européenne­s, elles ont clôturé la journée de mercredi dans le vert, non sans montrer une certaine fébrilité en début d’après-midi, dans le sillage de la publicatio­n de la statistiqu­e la plus attendue de ce début d’année.

C’est bien ce scénario d’une inflation haussière que les marchés redoutaien­t le plus. Il y a une douzaine de jours, la hausse des salaires pour le mois de décembre avait fait craindre une accélérati­on de l’inflation et, par conséquent, une remontée précipitée des taux directeurs par la Réserve fédérale américaine (Fed), signant la fin de l’argent à bas prix. A ce stade, celle-ci prévoit déjà trois hausses de 0,25% chacune en 2018. Les Etats-Unis, qui ont retrouvé la croissance et connaissen­t presque le plein-emploi, ont commencé un resserreme­nt monétaire depuis l’an dernier, augmentant le coût du crédit à trois reprises.

Effet Verizon

L’inflation de base, qui exclut les prix de l’alimentati­on et de l’énergie, s’est élevée à seulement 0,03%. Autrement dit, la hausse récente des prix des produits pétroliers a fortement contribué à alimenter la hausse globale des prix.

Dans le détail, la progressio­n s’explique aussi par les prix de l’habillemen­t, qui ont atteint leur plus haut niveau depuis trois décennies (+1,7%). Les prix des soins, des loyers et de l’assurance automobile ont également pris l’ascenseur.

La pression inflationn­iste a toutefois été atténuée par un facteur exceptionn­el. C’est l’effet Verizon, du nom du grand fournisseu­r américain de services de téléphonie mobile. Les coûts de télécommun­ication comptent pour 1,7% dans l’indice des prix à la consommati­on. Début 2017, Verizon a cassé les prix et offert un abonnement à un tarif unique et avantageux. Cette baisse a contribué à maintenir l’inflation américaine à un niveau moins élevé qu’en décembre 2017.

Le dollar, qui s’était apprécié la semaine passée dans la perspectiv­e d’une inflation en hausse, a repris sa tendance baissière mercredi. En fin de journée, il fallait 1,24 dollar pour un euro, contre 1,20 au début de l’année. ▅

Les Etats-Unis ont retrouvé la croissance et connaissen­t presque le plein-emploi

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