Les bourses résistent à la hausse de l’inflation américaine
L’indice des prix à la consommation pour janvier 2018 a progressé de 0,5% aux Etats-Unis. Les marchés redoutaient ce scénario, par crainte d’une remontée précipitée des taux d’intérêt. Après beaucoup d’hésitations, ils ont évolué dans le vert
A l’heure où nous mettions sous presse, mercredi soir, les bourses américaines évoluaient dans le vert. Plus tôt, elles s’étaient montrées hésitantes à la publication du chiffre de l’inflation tant attendu pour le mois de janvier 2018. L’indice des prix à la consommation (CPI) a en effet progressé de 0,5% en janvier par rapport au mois précédent. Les analystes tablaient sur0,4%. C’est la plus forte hausse depuis septembre dernier. En rythme annuel, elle a atteint 2,1%.
Quant aux bourses européennes, elles ont clôturé la journée de mercredi dans le vert, non sans montrer une certaine fébrilité en début d’après-midi, dans le sillage de la publication de la statistique la plus attendue de ce début d’année.
C’est bien ce scénario d’une inflation haussière que les marchés redoutaient le plus. Il y a une douzaine de jours, la hausse des salaires pour le mois de décembre avait fait craindre une accélération de l’inflation et, par conséquent, une remontée précipitée des taux directeurs par la Réserve fédérale américaine (Fed), signant la fin de l’argent à bas prix. A ce stade, celle-ci prévoit déjà trois hausses de 0,25% chacune en 2018. Les Etats-Unis, qui ont retrouvé la croissance et connaissent presque le plein-emploi, ont commencé un resserrement monétaire depuis l’an dernier, augmentant le coût du crédit à trois reprises.
Effet Verizon
L’inflation de base, qui exclut les prix de l’alimentation et de l’énergie, s’est élevée à seulement 0,03%. Autrement dit, la hausse récente des prix des produits pétroliers a fortement contribué à alimenter la hausse globale des prix.
Dans le détail, la progression s’explique aussi par les prix de l’habillement, qui ont atteint leur plus haut niveau depuis trois décennies (+1,7%). Les prix des soins, des loyers et de l’assurance automobile ont également pris l’ascenseur.
La pression inflationniste a toutefois été atténuée par un facteur exceptionnel. C’est l’effet Verizon, du nom du grand fournisseur américain de services de téléphonie mobile. Les coûts de télécommunication comptent pour 1,7% dans l’indice des prix à la consommation. Début 2017, Verizon a cassé les prix et offert un abonnement à un tarif unique et avantageux. Cette baisse a contribué à maintenir l’inflation américaine à un niveau moins élevé qu’en décembre 2017.
Le dollar, qui s’était apprécié la semaine passée dans la perspective d’une inflation en hausse, a repris sa tendance baissière mercredi. En fin de journée, il fallait 1,24 dollar pour un euro, contre 1,20 au début de l’année. ▅
Les Etats-Unis ont retrouvé la croissance et connaissent presque le plein-emploi