En Grande-Bretagne, une BBC admirée et grignotée
Cité comme exemple partout dans le monde, le groupe britannique a subi des restructurations
Au début de cette année, six présentateurs vedettes de la BBC ont créé l’événement en réduisant leurs salaires, en plein débat sur les fortes inégalités hommes-femmes en la matière dans le groupe britannique. Il faut dire que leurs rémunérations sont coquettes, de 260000 à plus de 970000 francs. La polémique sur l’injustice salariale faite aux femmes n’est qu’un nouveau soubresaut qui agite «tante BBC».
Modèle dans le monde entier pour sa rigueur et la qualité de ses programmes, le média public anglais collectionne les crises et les coupes. Il a subi des restructurations en 2010 puis 2015, pour un total de 1,7 milliard de francs. En 2016-2017, son budget, en déficit, s’élevait à 6,3 milliards de francs. Ces dernières années, le groupe a supprimé 1000 postes sur un total de 16 000. La redevance a été réduite. Mais depuis une réforme de septembre 2016, elle a été rendue universelle, indépendamment du mode de consommation des émissions, comme elle le deviendra en Suisse l’année prochaine en cas d’échec de «No Billag». Elle coûte 189 francs par an.
Malgré les tourmentes, la BBC doit une partie de sa solidité au fait qu’elle vend de nombreux programmes. La redevance lui apporte 70% de ses recettes, comme la SSR, mais au lieu de la publicité, elle tire de confortables revenus de ses documentaires, films et séries. Elle a aussi investi rapidement, et de manière convaincante, les canaux numériques.
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