Les députés veulent fermer une prison
Une majorité du Grand Conseil demande que le canton accélère le déménagement de la Prison centrale. Vétuste, située en vieille ville, elle est décriée depuis l’évasion d’un dangereux assassin en 2017
Les députés fribourgeois ne veulent plus de la Prison centrale. A l'initiative de la Commission de justice, près de 60 d'entre eux ont signé un postulat demandant la fermeture de l'établissement niché au coeur de la Basse-Ville de Fribourg, ainsi que son remplacement par une nouvelle structure en dehors de la cité.
L'ancien couvent des Augustins, transformé en 1850 en «maison de force», est vétuste, la dernière rénovation datant de 1984. Sa position en milieu urbain pose également problème. Il n'est pas rare ainsi que, depuis leur fenêtre, les prisonniers invectivent le personnel féminin de l'unité d'accueil extrascolaire d'en face.
Surtout, d'importants problèmes de sécurité ont été mis au jour lors de la retentissante évasion d'un dangereux tueur à gages kosovar, le 2 septembre dernier. Des mesures urgentes ont été prises depuis, comme la pose de rouleaux de fils barbelés tout autour de la prison. Insuffisantes pour les postulants.
Manque de volonté politique
«Cette évasion a été un avertissement, confirme Nicolas Kolly, président de la Commission de justice. Mais cela fait longtemps que nous rendons attentif le Conseil d'Etat à l'urgence de la situation.» Le député UDC regrette un certain manque de volonté politique. Il estime que la construction d'un nouvel établissement pénitentiaire permettrait de résoudre la question lancinante du manque de places. Située en pleine ville, la Prison centrale – la seule du canton destinée à la détention avant jugement – ne peut pas être agrandie.
A l'Etat de Fribourg, on se défend de tout attentisme. «Le projet de déménagement de la prison est déjà sur la table, relève Didier Page, secrétaire général adjoint de la Direction de la sécurité et de la justice. Mais ce genre de processus prend du temps. Le postulat des députés vient plutôt nous conforter dans nos démarches.»