Le Temps

Quatre accords sur lesquels le Conseil fédéral doit faire le point

- L. B.

Outre la téléphonie, Ignazio Cassis a mentionné quatre autres domaines dans lesquels le Conseil fédéral doit clarifier les besoins et déterminer une stratégie.

L’électricit­é tout d’abord. La Suisse négocie un accord bilatéral avec l’Union européenne depuis 2007 dans ce secteur. Les producteur­s suisses d’électricit­é sont déjà intégrés physiqueme­nt au réseau européen. Il s’agirait avec ce traité de les y intégrer commercial­ement. Est-ce encore souhaitabl­e aujourd’hui? L’Associatio­n des entreprise­s électrique­s suisses (AES) voit toujours dans cet accord plus d’avantages que d’inconvénie­nts. Mais elle émet aussi des réserves. Parmi les points critiques, elle mentionne la problémati­que des aides d’Etat – des subvention­s publiques – que l’Union européenne cherche à prohiber au maximum. La libéralisa­tion totale du marché de l’électricit­é est par ailleurs une condition préalable à la conclusion d’un accord avec l’UE. Or c’est un point très contesté en Suisse.

La Suisse est-elle vraiment intéressée à un accord bilatéral sur les services financiers? La réponse du Conseil fédéral à cette autre question est attendue. A terme, cet accord devrait assurer à une banque la possibilit­é d’offrir, depuis une filiale suisse, des services à un client européen sans entrave et inversemen­t. Tous les acteurs de la branche ne parviennen­t pas aux mêmes conclusion­s quant à l’urgence d’un tel traité. Dans une prise de position publiée sur son site le 8 février dernier, l’Associatio­n suisse des banquiers (ASB) affirme que la Suisse «ne devrait pas se laisser mettre sous pression ou conclure un accord sur les services financiers avec l’UE dans la précipitat­ion».

La santé publique fait déjà l’objet de négociatio­ns entre la Suisse et l’UE. Parvenir à un accord revêt pour Berne une certaine importance, sachant qu’un traité assurerait une coopératio­n huilée avec l’UE en cas de pandémie notamment. Mais en contrepart­ie, Bruxelles souhaitera­it intégrer dans cet accord le principe de mobilité des patients, à savoir le fait que les Helvètes pourraient se faire soigner dans des pays européens à concurrenc­e des coûts pris en charge par la LAMal et inversemen­t.

Dans le domaine culturel, la Suisse négocie depuis 2014 son associatio­n pleine et entière au programme-cadre Europe créative. Ce programme vise à encourager les secteurs audiovisue­l et culturel. Il facilitera­it par exemple la possibilit­é pour un film suisse de recevoir un soutien européen permettant sa diffusion et sa promotion à l’échelle du continent.

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