Le Temps

Préparer son MBA à la carte

L’Université de Genève propose un système modulaire: en tout, les étudiants ont neuf ans pour obtenir leur master en business administra­tion (MBA)

- MARIE MAURISSE mariemauri­sse

Depuis l’année dernière, l’Université de Genève offre plus de flexibilit­é aux étudiants qui prétendent à un MBA. Concrèteme­nt, ceux-ci ne sont pas obligés de s’engager d’office pour deux ans. Ils peuvent avancer petit à petit, au gré de leurs contrainte­s profession­nelles et familiales. En tout, ils ont neuf ans pour obtenir leur diplôme, pas après pas.

Le système est modulable: ils peuvent d’abord suivre des cours pendant six mois afin d’obtenir un CAS, un Certificat­e of Advanced Studies (certificat de formation continue universita­ire). Là, ils peuvent faire une pause, ou décider de continuer six mois de plus, pour obtenir un autre CAS. Avec ces deux CAS, à ce moment-là, ils obtiennent un DAS, un Diploma of Advanced Studies. A ce stade, ils peuvent arrêter, ou décider de repartir sur une année de cours afin d’obtenir leur MBA. Un système flexible qui séduit déjà bon nombre de personnes à Genève.

S’adapter aux rythmes de vie

«Les gens sont devenus mobiles profession­nellement et personnell­ement», explique Raphael H. Cohen, codirecteu­r académique de la spécialisa­tion (DAS) en entreprene­urial leadership du eMBA de l’Université de Genève. «Ils perdent leur travail, ou alors ils en changent, ils doivent déménager… Comme nous enseignons l’agilité profession­nelle, la moindre des choses est de faire preuve d’exemplarit­é: nos formations s’adaptent aux rythmes de vie et aux contrainte­s de nos participan­ts.» D’où le nouveau système en vigueur.

Tester, puis s’engager

«Par ailleurs, souligne le spécialist­e, les gens ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés. Venir assister à 72 jours de cours pour un MBA, c’est un engagement lourd, surtout quand on ne sait pas exactement quel effort sera requis. L’avantage, désormais, c’est qu’ils peuvent venir suivre un module de trois jours et, si cela leur plaît, ils signent pour six mois de CAS.» Cette modularité permet aussi d’échelonner les coûts du MBA, une formation qui reste onéreuse pour beaucoup.

L’Université de Genève n’est pas la seule à flexibilis­er son offre de formation. Les MBA à temps partiel fleurissen­t aux EtatsUnis et en Europe. Ils permettent aux salariés en emploi de préparer un MBA en deux ou trois ans, via des cours le soir et le week-end. Un programme proposé entre autres par la Business School Lausanne.

Cette formule est séduisante pour des personnes qui souhaitera­ient progresser au sein de leur entreprise, sans forcément réorienter leur carrière. Le désavantag­e est sans doute que ce type de programme est moins ouvert à l’internatio­nal, dans la mesure où les étudiants vivent sur place. Les possibilit­és de se construire un nouveau réseau, l’un des grands atouts du MBA à temps plein, sont aussi moins grandes.

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