Nicolas Curty, Affolter Group, Malleray (BE)
Quand vous parlez d’égalité salariale à Nicolas Curty, directeur des finances et des ressources humaines d’Affolter Group à Malleray, dans le Jura bernois, il répond: «Pour moi, c’est comme s’arrêter au feu rouge: ça ne se discute même pas.» Son entreprise active dans l’industrie horlogère et la microtechnique emploie 150 personnes dont environ 40% de femmes. Affolter Group a une réputation d’employeur responsable et socialement engagé. Pourtant, elle n’a jamais cherché à obtenir une certification ou un label prouvant que l’égalité salariale est respectée en son sein. «On a autre chose à faire, affirme Nicolas Curty, qui est aussi actif dans les rangs du PLR local. Cela dit, nous soumettons régulièrement nos données à une entreprise externe, qui effectue une comparaison entre les employés et les fonctions, ce qui nous permet de nous assurer qu’il n’y a pas d’écarts injustifiés.» Est-ce le cas? En réfléchissant, Nicolas Curty se souvient d’un «exemple typique», celui d’une femme engagée dans une fonction d’ouvrière qui, en dix ans, a gravi tous les échelons jusqu’à devenir cadre. «Il y a eu des saccades dans sa progression salariale au gré des formations qu’elle a suivies. L’an dernier, notre analyse a montré qu’il restait dans son cas un écart injustifié. Nous avons adapté son salaire… Mais nous n’avons pas attendu que la Confédération nous ordonne de le faire!» indique-t-il. Nicolas Curty le reconnaît, tout n’est pas rose en matière d’égalité salariale dans son secteur d’activité et sa région. «Pour s’assurer un emploi, certaines femmes sont prêtes à travailler à des salaires très bas. Pour des raisons d’éthique interne, nous n’entrons pas en matière! Mais oui, certaines entreprises qui emploient beaucoup de frontaliers notamment réduisent leur masse salariale significativement par de telles pratiques».