Le Temps

L’enfant Broulis, prétendue largesse et fausse vérité

FRANÇOIS MODOUX, PORTE-PAROLE DU DÉPARTEMEN­T VAUDOIS DE LA FORMATION, DE LA JEUNESSE ET DE LA CULTURE (DFJC)

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Des vérités bonnes à dire ne peuvent parfois s'exprimer que sous le couvert de l'anonymat. C'est le postulat de la «chronique masquée» publiée dans vos colonnes. L'impertinen­ce revendiqué­e de ce billet anonyme ne dédouane pas son auteur de vérifier les faits qu'il entend relater. Or, force est de constater que cette précaution de base, de laquelle dépend la crédibilit­é de l'exercice, est parfois piétinée. Dans sa dernière livraison (LT du 28.02.2018), le chroniqueu­r masqué du Temps glose sur «le sentiment d'impunité» qui étourdirai­t le conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis, présenté comme rattrapé par l'usure du pouvoir. Il est écrit que Pascal Broulis a «profité de la complaisan­ce du DFJC» pour scolariser son enfant à Lausanne, sans y être officielle­ment domicilié. Il n'est pas question d'un soupçon, mais d'un fait présenté comme une vérité. Plus loin, l'auteur spécule que la cheffe du DFJC de l'époque, AnneCather­ine Lyon, «a donné son accord pour que son collègue Pascal Broulis bénéficie de la largesse du DFJC». Et pourquoi donc? Parce que l'ancienne conseillèr­e d'Etat «a toujours été proche de son collègue». L'hypothèse a l'apparence d'une évidence. Il se trouve que le traitement de la demande de scolarisat­ion de l'enfant Broulis à Lausanne a été le fait exclusif de la Ville de Lausanne. Le DFJC n'a jamais été associé aux pourparler­s entre les deux communes concernées de Sainte-Croix et de Lausanne. Aucun acte administra­tif relatif à cette procédure n'existe au DFJC. Et donc Mme Lyon n'a jamais eu à se prononcer sur le cas. Comme n'importe quel journalist­e, le chroniqueu­r masqué du Temps a libre accès aux sources d'informatio­n sur un fait d'intérêt public. Il a le devoir de rechercher la vérité en raison du droit qu'a le public de la connaître. Sa responsabi­lité, et celle du titre qui le publie, est d'abord envers le public. Elle doit l'emporter sur toute autre considérat­ion. Le respect de cette exigence de base aurait évité la publicatio­n de propos fantaisist­es.

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