Une «helpline»
ÉLISABETH HAUSERMANN, VERT’LIBÉRALE, CANDIDATE AU GRAND CONSEIL DE GENÈVE
Suite à plusieurs affaires de moeurs dans les écoles portées à notre connaissance par les médias, le Département de l'instruction publique (DIP) de Genève a ouvert une helpline (0800 800922) pour les élèves et les apprentis genevois. Louable est la volonté de la part des autorités genevoises d'offrir un lieu d'écoute et ainsi de soutenir les victimes d'abus sexuels, de harcèlements ou de comportements menaçant leur intégrité. Mais pourquoi n'a-t-on pas mené la réflexion jusqu'au bout? N'est-il pas aberrant de n'ouvrir la ligne téléphonique que de 9h à 12h et de 14h à 17h, et cela seulement de lundi à vendredi? Cette absurdité me rappelle furieusement l'histoire des forces aériennes suisses (qui a mondialement fait rire en février 2014!), où la surveillance fédérale des airs n'intervenait qu'aux heures de bureau, et ce même lors d'un cas de détournement d'avion à Genève, obligeant les Italiens à intercepter l'avion piraté à leur place! Cet horaire ne me semble pas adapté, connaissant le public visé. Les élèves victimes doivent-ils trouver le courage d'appeler cette ligne en séchant les cours ou pendant leurs micro-pauses inter-cours? Ne faudrait-il pas, au contraire, mettre tout en oeuvre pour les aider, les encourager à dénoncer l'auteur d'un acte déplacé? Je pense que les moyens techniques des temps modernes nous permettent, aujourd'hui, de garantir des prestations 24h/24 et 365 jours par an sans trop de difficulté (voir le numéro d'urgence 147 Conseils+aide de Pro Juventute). Ne serait-il pas plus efficace que le DIP et le Centre de la LAVI, que j'apprécie d'ailleurs pour d'autres actions, en tirent des enseignements et, qui sait, rallient les forces vives déjà en place?