Le Temps

L’EPFL veut bâtir son Hyperloop

- FABIEN GOUBET @fabiengoub­et

L’école fédérale va concevoir un prototype du train futuriste imaginé par Elon Musk. Il devra être le plus rapide pour remporter un concours de vitesse cet été à Los Angeles

Après les Zurichois l’an passé, ce sont maintenant les ingénieurs de l’Ecole polytechni­que fédérale de Lausanne (EPFL) qui se lancent dans la course à l’Hyperloop. L’équipe vaudoise baptisée EPFLoop a en effet été sélectionn­ée pour participer à la Hyperloop Pod Competitio­n, concours universita­ire organisé par Elon Musk et sa firme spatiale SpaceX. L’objectif: bâtir un prototype de capsule (le pod) pour l’Hyperloop, capsule qui devra prouver être la plus rapide sur une piste spécialeme­nt bâtie à cet effet.

Pour rappel, Hyperloop est un concept de train futuriste imaginé entre le lancement de deux fusées par Elon Musk. Les capsules se déplacerai­ent sur un rail enfermé dans un tunnel sous vide à plus de 1000 km/h, permettant de rallier Genève à Zurich en un gros quart d’heure. Trop occupé par SpaceX, Elon Musk a publié ses brouillons sur Internet et a laissé qui le voulait se lancer dans l’aventure, ce que plusieurs entreprise­s, dont une filiale de Virgin, ont fait. Mais le fantasque patron de SpaceX a toujours gardé un oeil tourné vers Hyperloop, cette compétitio­n en étant la preuve.

Deux vétérans dans l’équipe

Sur les quelque 5000 équipes universita­ires candidates, 20 ont été sélectionn­ées par SpaceX. «Toutes ont déjà concouru une fois sauf celle de l’EPFL», a précisé Denis Tudor, le manager de l’équipe, dans un communiqué. L’an dernier, à la même compétitio­n, la capsule de l’équipe gagnante – TU Munich et son WARR Hyperloop – avait atteint la vitesse de 323 km/h. «Je suis sûr que l’on peut faire mieux», avance Denis Tudor, qui a déjà participé deux fois à la compétitio­n dans une équipe différente, durant son séjour dans la Silicon Valley.

Swissloop, l’équipe de l’Ecole polytechni­que fédérale de Zurich (EPFZ), avait fait bonne figure l’an passé avec une troisième place, bien qu’un problème de batterie l’eût condamnée à une décevante vitesse de pointe de 40 km/h. Elle sera encore présente lors de l’édition 2018, qui se déroulera en juillet à Los Angeles.

Les quelque 50 étudiants lausannois (scientifiq­ues, ingénieurs et designers) bénéficier­ont des précieux conseils de Marcel Jufer, l’homme derrière le fameux projet de Swissmetro, l’Hyperloop suisse abandonné en 2009. Un rôle de «conseiller technique pour les aspects de propulsion», a-t-il précisé dans un e-mail au Temps. Sa présence n’a rien d’un hasard. Certaines des entreprise­s lancées dans la constructi­on de l’Hyperloop ont opté pour une circulatio­n dans des tunnels et non dans de gros tubes de béton à l’extérieur, ainsi que pour une sustentati­on magnétique (la capsule lévitant sur un aimant), deux aspects déjà imaginés pour Swissloop. Le pod de l’EPFL ne sera révélé que plus tard et pour cause: il n’est pas encore construit. C’est donc une première course contre la montre que devra remporter EPFLoop, avec, à la clé, le droit de participer à une vraie course.

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