Le Temps

En Bundesliga, un recours plus fréquent qu’attendu

- ALEXIS MENUGE, MUNICH

En Allemagne, la vidéo semble vouée à l’échec. Utilisée depuis le début de cette saison, elle provoque d’innombrabl­es polémiques qui dominent les débats lors des tables rondes. Lorsque l’arbitre a recours à elle, des assistants visionnent la scène en question depuis une antichambr­e à Cologne avant de rendre leur verdict au bout d’une à deux minutes. Autant dire que sur les pelouses de Bundesliga, les émotions jouent un rôle de moins en moins évident. «A chaque fois que je marque, je me demande si le but est accordé ou pas, peste Kevin Volland, l’attaquant du Bayer Leverkusen. Du coup, je ne peux pas vraiment savourer cet instant.»

Certains technicien­s allemands avaient même espéré que la vidéo soit abandonnée dès cet hiver, à l’image de Dieter Hecking, l’entraîneur du Borussia Mönchengla­dbach. En vain. «Je pensais vraiment que le recours à la vidéo serait de courte durée, confie le coach allemand. Mais il faut aussi que tous les acteurs, joueurs comme entraîneur­s, fassent preuve de plus de patience et de tolérance, même si elle a tendance à hacher le jeu.» Pour Christian Streich, l’entraîneur du SC Fribourg, il faudrait tout simplement «supprimer la vidéo, car la fluidité du jeu en pâtit énormément».

Entre deux et trois fois par match

Au départ, des études avaient démontré que deux recours en moyenne par journée en cas de situation litigieuse seraient effectués. Au final, c’est bien plus souvent que les arbitres s’en servent, et souvent lors de scènes de jeu banales, entre deux et trois fois par… match. Même le président de la fédération allemande s’en est mêlé. «La vidéo doit permettre moins d’injustices et nous dresserons le bilan à la fin de la saison, mais il faut que ce soit l’arbitre qui ait le dernier mot et non pas ceux qui sont assis derrière leur télévision», martelait Reinhard Grindel, visant l’antichambr­e de Cologne.

En tout état de cause, revenir en arrière et cesser le recours à la vidéo n’est pas à l’ordre du jour. «Dans une saison, plus de cinquante injustices sont évitées grâce à la vidéo», rappelle Helmut Krug, le patron des arbitres allemands.

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