Le Temps

A Genève, EICA Records souffle ses trois bougies

La maison de disques, spécialist­e de musique électroniq­ue, sort mercredi un nouvel album compilant tous les artistes de son catalogue

- MIGUEL RODRIGUES

EICA est une contractio­n du terme «electronic­a», un genre de musique électroniq­ue tourné vers l’expériment­ation et porté par des immenses artistes comme Aphex Twin, Autechre ou Björk. Explorer, c’est justement la devise de ce label genevois qui offre une panoplie d’artistes aussi éclectique­s que talentueux.

Fabio Gelewski, alias Nocastrum, fonde le label en 2014 avec son frère Sylvain Gelewski, qu’on appelle aussi Ariel Kinsky. Dans la foulée, ils publient la première compilatio­n réunissant tous leurs artistes, exclusivem­ent régionaux, il y a déjà trois ans de cela. Dans cette affaire de famille, Nocastrum prend en main la gestion administra­tive tandis que «Syl», artiste peintre (voir sa page Instagram), s’occupe de l’aspect visuel.

Catalogue fourni

Pas facile de vivre, ou de survivre, quand on décide d’être autonome: «C’est du travail bénévole, tant pour les artistes que pour nous, les responsabl­es, confie Nocastrum. On se débrouille avec les petits sous gagnés à gauche, à droite pour les réinjecter dans le projet.»

Pour une maison d’une si petite taille, le catalogue est plutôt fourni: «Il nous faut dégraisser», plaisante le patron du label. Lacrema, le porte-parole de la synth-wave genevoise que l’on a pu entendre à maintes reprises sur les ondes de Couleur 3, a quant à lui décidé de quitter le collectif pour mieux prendre son envol.

Il se produira prochainem­ent sur le label parisien Burning Owl Records et signera la bande musicale d’un jeu vidéo, un projet dont les détails sont encore gardés secrets. En attendant, sa dernière compositio­n figurera bien dans la compilatio­n d’EICA. Un titre en guise d’adieu qui résonne dans les tympans comme une invitation lubrique: «Send nudes».

Latchkey ouvre le bal en douceur avec «The Darién Gap», qui nous propulse en pleine nature colombienn­e. On y retrouve aussi un morceau de Weith, «Too Little Too Late», un son plein de subtilités, entre nervosité et respiratio­n. Une mention pour «Smoke» du pianiste Gaspard Sommer, une pépite jazzy qui habille l’atmosphère d’un écran de fumée voluptueux.

Tous les albums des artistes labellisés EICA Records sont disponible­s sur Spotify. Quant à la nouvelle compilatio­n, elle sera disponible en version digitale sur Bandcamp à prix libre: «C’est gratuit, annonce Nocastrum, et si vous désirez nous soutenir, c’est à vous de fixer le prix!» Un tirage limité de CD suivra.

EICA Volume 3, divers artistes, EICA Records, http://eicarecord­s.ch

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