Vers un duel gauche-droite
La succession de Marie Garnier au Conseil d’Etat se jouera le 25 mars. Le PLR Didier Castella a terminé hier en tête du premier tour devant la socialiste Valérie Piller Carrard.
Le PLR Didier Castella pointe en tête du premier tour de la complémentaire au Conseil d’Etat. Au second, il affrontera la socialiste Valérie Piller Carrard. Les Verts perdent leur siège au gouvernement cantonal
Le duel que tout le monde attendait pour le second tour de l’élection complémentaire au Conseil d’Etat fribourgeois aura bien lieu. Arrivé en tête du premier tour avec 23642 voix, le PLR Didier Castella affrontera la socialiste Valérie Piller Carrard, deuxième avec 21286 suffrages, aucun des deux n’ayant obtenu la majorité absolue. Entre l’homme qui a relancé le PLR dans le canton et la conseillère nationale, le scrutin s’annonce d’ores et déjà serré, dans une configuration où les deux camps sont au coude-à-coude ce dimanche. C’est en tout cas un vrai choix qui sera proposé aux électeurs le 25 mars: droite-gauche, hommefemme, montagne-lac.
«Je suis qualifié pour la finale, mais c’est comme pour des playoff, les compteurs sont remis à zéro, prévient Didier Castella, qui évite tout triomphalisme. Il faudra se battre, mobiliser, rassembler.» Le ton est également prudent et déterminé chez son adversaire Valérie Piller Carrard: «Le premier objectif qui était de voir une femme de gauche figurer au deuxième tour est atteint. Maintenant, une nouvelle campagne débute. Il faut convaincre.»
Candidate écologiste troisième
Les deux «finalistes» devancent la Verte Sylvie Bonvin-Sansonnens, troisième avec 19792 voix, et l’UDC Ruedi Schläfli, quatrième avec 17238 suffrages. Les trois candidats dis petits sont eux décrochés: l’indépendante Maya Dougoud (4078 voix), Claudio Rugo du Parti des artistes (2035 voix), puis enfin Philippe Nahum du PBD (1278 suffrages).
La clé du second tour réside dans la capacité des alliances à se remobiliser. La démission surprise de la conseillère d’Etat écologiste Marie Garnier, le 8 novembre dernier, a aiguisé les appétits et essoré les ententes. Ainsi à gauche, socialistes et écologistes se sont entre-déchirés, lançant chacun une candidate. Une division qui laisse aujourd’hui des traces, en particulier chez les Verts, qui ont perdu leur siège au gouvernement.
Troisième siège de la gauche en jeu
Le président des Verts fribourgeois, Bruno Marmier, ne cache ainsi pas son amertume: «Personnalité pragmatique, Sylvie Bonvin-Sansonnens a réalisé un excellent score. Elle a gagné des voix bien au-delà de notre base électorale, au centre et dans les milieux agricoles. Si les socialistes nous avaient soutenus, notre candidate aurait fini en tête de ce premier tour.» Malgré les divergences, la socialiste Valérie Piller Carrard reste persuadée que, «vu l’enjeu», les écologistes finiront par se rallier à sa candidature. En cas de défaite, la gauche n’aurait en effet plus que deux représentants au Conseil d’Etat. Et il n’y aurait plus qu’une seule femme.
A droite aussi, la question du rassemblement sera centrale, avec une UDC déçue de ne pas avoir, une fois encore, réussi à placer l’un des siens. «Nos électeurs ne sont toujours pas représentés au gouvernement, déplore Ruedi Schläfli, candidat et président cantonal. Nous faisons le plein dans nos rangs, mais nous n’arrivons pas à obtenir des voix ailleurs.» Il regrette que son parti en soit réduit à un rôle de porteur d’eau, apportant des suffrages à l’Entente bourgeoise, sans en recevoir les bénéfices.
La question de la participation
De nombreuses inconnues demeurent, notamment l’impact du taux de participation, qui promet d’être nettement plus bas le 25 mars que ce dimanche, où la participation a été boostée par la votation fédérale de «No Billag». L’importance que prendra la question femme et la répartition du vote de l’électorat centriste du PDC seront également des éléments déterminants. Sans oublier les trois semaines de campagne électorale à venir qui promettent d’être acharnées.
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