Le Temps

Better lucky than smart

- SÉBASTIEN RUCHE @sebruche

La situation financière des individus vivant en couple est légèrement meilleure que celle des veuves, mais moins bonne que celle des veufs.

Quels sont vos talents, comment les utilisez-vous et pour quel résultat final? Un modèle mathématiq­ue apporte des réponses et une conclusion simple: les individus les plus riches ne sont pas les plus talentueux, mais les plus chanceux.

Le modèle mis au point par Alessandro Pluchino, de l’Université de Catane (Italie), met en relation le talent d’un individu (ses connaissan­ces, son intelligen­ce, ses capacités, etc.) et les événements positifs et négatifs qu’il rencontre pendant sa carrière (les événements positifs pouvant être utilisés par les individus les plus talentueux pour accroître leur richesse).

On sait que 20% de la population détient 80% du capital et 80% se partagent les 20% restants. Le talent n’y est pour rien, démontre Pluchino: le succès maximal ne coïncide jamais avec le talent maximal. La chance vient biaiser la distributi­on de richesse. Selon lui, les individus qui ont le plus de succès sont ceux qui ont rencontré le plus d’événements positifs et le moins d’événements négatifs au cours de leur carrière.

Son équipe a appliqué ses conclusion­s au financemen­t de la recherche académique. L’argent est-il mieux dépensé s’il est réparti équitablem­ent parmi tous les chercheurs, s’il est distribué au hasard, ou s’il privilégie les chercheurs les plus performant­s dans le passé? La première option donne les meilleurs résultats, devant celle qui attribue les fonds au hasard à 10% ou 20% des chercheurs. Car, dans ces scénarios, les scientifiq­ues sont les plus aptes à exploiter les découverte­s chanceuses qu’ils effectuent. Cela s’appelle la sérendipit­é, et c’est peut-être le talent le plus important, y compris dans la finance.

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