Des Jeux paralympiques record
Avec 567 athlètes représentant 49 pays et un nombre de diffuseurs inédit, les Jeux paralympiques entrent dans une nouvelle dimension en Corée du Sud. De bon augure à l’aube de trois éditions en Asie
Douze jours après la fin des Jeux olympiques, la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques se déroulera vendredi au stade de Pyeongchang (midi heure suisse, en direct sur RTS 2). En Corée du Sud, comme d’habitude, les athlètes en situation de handicap ne bénéficieront ni de la même couverture médiatique, ni des mêmes affluences sur les sites de compétition que les «valides», et pourtant l’état d’esprit des organisateurs est à l’optimisme: l’événement ne sera pas vampirisé par l’actualité, et il battra des records.
A Rio en 2016, les Jeux paralympiques d’été avaient été accueillis comme une prolongation pénible du supplice financier enduré avec les JO. A Sotchi en 2014, la cérémonie d’ouverture avait offert à plusieurs nations puissantes (dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France) l’opportunité d’un boycott de protestation contre la gestion russe de la crise ukrainienne moins retentissant que dans le contexte olympique.
Espoirs
A Pyeongchang, les problématiques liées à la Corée du Nord (dont la présence est porteuse d’espoir quant à la situation sur la péninsule) et à la Russie (officiellement exclue, mais officieusement représentée par des «athlètes paralympiques neutres») occuperont une partie de l’attention, mais pas toute car ils s’annoncent d’une envergure inédite. «Nous sommes prêts à battre des records au niveau du nombre d’athlètes présents, du nombre de diffuseurs et de spectateurs sur les sites de compétition», sourit Andrew Parsons, président du Comité international paralympique dans une interview vidéo officielle.
Quarante-neuf nations
Cinq cent soixante-sept athlètes seront de la partie, record de Nagano 1998 battu (562). Ils représenteront 49 pays, record de Sotchi 2014 battu (45). Pour la première fois, plus de la moitié des délégations présentes aux JO d’hiver ont leur pendant aux Paralympiques. En la matière, les joutes estivales ont une large avance. Mais s’il prend du temps, le développement se révèle également constant sur la neige et la glace: il n’y avait que 16 nations lors de la première édition en 1976 et 31 à Nagano en 1998. A Pyeongchang, la Géorgie, le Tadjikistan et la Corée du Nord participeront ainsi pour la première fois aux Jeux paralympiques.
Treize athlètes suisses
L’engouement que l’événement génère va également croissant. En tout, 47 groupes couvrant plus de cent territoires ont acquis les droits de diffusion des épreuves. Au Canada, toutes les épreuves seront retransmises. «Nous avons plus de diffuseurs que jamais, et chacun diffuse davantage de contenus qu’auparavant», a déclaré Alexis Schaefer, directeur commercial et marketing du Comité international paralympique. La délégation suisse est relativement modeste (13 athlètes escomptent un butin de trois médailles) mais SRF 2 montrera certaines épreuves. Côté romand, la RTS proposera quotidiennement un résumé de la journée en images sur son site web.
Et dans les stades, que le public occidental a eu généralement tendance à voir plus vides qu’ils ne l’étaient pendant les Jeux olympiques? «Nous avons déjà atteint nos objectifs, avec 180000 billets vendus sur les 220000 disponibles. Nous sommes supercontents», se réjouit Andrew Parsons.
Pour le président brésilien du Comité international paralympique, élu en septembre 2017, le succès croissant des Jeux paralympiques est porteur d’espoir alors que débute une ère asiatique de quatre ans que Tokyo 2020 et Pékin 2022 prolongeront après Pyeongchang 2018. «Pour nous, c’est une vraie opportunité de changer les choses [pour les personnes en situation de handicap] dans cette partie du monde.»
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