#Joinmeonvero incite à quitter Instagram
Mais quel est ce Vero dont tout le monde parle? Il s’agit en fait d’une application saluée comme le «nouvel» Instagram et qui revendique de pouvoir changer la façon dont les gens interagissent sur les réseaux sociaux, en leur permettant d’être plus «authentiques». Son nom vient d’ailleurs de l’italien et signifie «vrai». Lancée en 2015 par Ayman Hariri, le fils du dirigeant libanais assassiné Rafic Hariri, sur fond noirbleu, elle ressemble à une version nocturne d’Instagram, mais en moins fréquentée. En effet, après mon inscription, je n’y ai trouvé aucun de mes contacts et y ai vu personne de connu.
Mais cela pourrait bien changer. Ou non. Car l’application se débat avec des problèmes techniques dus à sa popularité soudaine. L’histoire est la suivante. Il y a quinze jours, Vero a été propulsée à la tête du classement de l’App Store sans que l’on sache exactement pourquoi. Il semblerait que le phénomène tienne, au moins en partie, d’une frustration née avec le nouvel algorithme d’Instagram qui décide ce que chaque utilisateur voit en fonction du nombre de likes récoltés, plutôt que de lui montrer toutes les photos publiées par ses amis. De plus, une campagne #joinmeonvero a pris de l’ampleur au sein même d’Instagram, encourageant les abonnés de cette plateforme à changer de crémerie.
La grande promesse de Vero est qu’elle est dépourvue de publicité et n’exploite pas la récolte des données. Gratuite pour le moment, elle compte se financer à l’avenir par des souscriptions payantes. Le nombre de téléchargements vient de dépasser les 3,7 millions. Autre atout majeur, son fil d’actualité est chronologique et non généré par un algorithme: l’abonné peut choisir avec qui il partage ses photos; soit ses amis proches, ses amis tout court, ses connaissances ou ses followers.
En vérité, il est trop tôt pour miser sur l’avenir de Vero. Qui se souvient encore de Sarahah, l’appli la plus téléchargée de l’App Store en juillet dernier? Ou encore de Yo, valorisée à 10 millions de dollars? Ce qui est sûr et certain, c’est qu’une application au fonctionnement encore instable, qui a réussi à passer en tête du classement trois ans après sa date de lancement, est la manifestation d’un mécontentement profond envers Instagram.
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