Le Temps

Le 8 mars, avec points d’exclamatio­n!

- MARIA BERNASCONI ANCIENNE CONSEILLÈR­E NATIONALE (PS/GE) blogs.letemps.ch/maria-bernasconi

Le 8 mars était la Journée internatio­nale des droits des femmes. Une copine m’a envoyé un message avec des fleurs virtuelles. Merci beaucoup pour les fleurs, mais cela ne me suffit pas! Il me faut l’égalité, surtout salariale. Désormais retraitée, je m’aperçois que l’inégalité salariale a des effets même sur les rentes! Une fleur, un jour, ne suffit de loin pas!

Lorsque j’ai eu mon premier enfant dans les années 1980, mon compagnon et moi-même voulions partager les tâches: chacun travailler­ait à mi-temps et s’occuperait de l’enfant durant l’autre mi-temps. Et pour un ou deux jours, nous ferions appel à une garde extra-familiale.

Le rêve s’est vite brisé

Le rêve de notre partage équitable des tâches s’est rapidement brisé. Après avoir fait le calcul, nous nous sommes rendu compte que monsieur gagnait beaucoup plus que madame, et qu’il n’était économique­ment pas intéressan­t qu’il diminue son temps de travail. Active dans un métier typiquemen­t féminin (les soins!), mon salaire à mi-temps nous permettrai­t juste de payer le supplément d’impôts et la crèche. Comme la plupart des couples de l’époque, monsieur a donc travaillé à plein temps, et moi j’ai temporaire­ment quitté mon activité salariée pour m’occuper entièremen­t de mes enfants.

Temps partiel, rente minimale

J’ai eu beaucoup de chance, puisque contrairem­ent à la moitié des personnes mariées dans les années 1980, je n’ai pas divorcé. Et quelques années plus tard, j’ai pu reprendre des études pour travailler dans un domaine permettant de concilier famille, profession et politique, tout en gagnant mieux ma vie.

D’abord pour des raisons familiales puis pour mon engagement politique, j’ai toujours travaillé à temps partiel. Résultat des courses: ma rente actuelle est minimale. Mais je m’estime heureuse: je suis toujours mariée au même homme, également à la retraite mais avec une rente pleine (normal, c’est un homme!). Et j’ai de merveilleu­x petits-enfants, dont les parents partagent les tâches.

Mobilisez-vous!

L’égalité a donc quand même un peu progressé, mais pas encore assez pour que toutes les femmes (et les hommes!) puissent choisir librement s’ils ou elles veulent travailler dans ou hors de la maison! Et les écarts salariaux ne sont pas encore résorbés en Suisse: 18% de différence en moyenne, dont 7% non explicable. En flagrante violation de la Constituti­on et de la loi. Que cela change! Mobilisez-vous, les filles!

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