«Guy Delisle nous a guidés»
Sophie Morand et Douglas Büblitz font tous deux partie de la première volée d’étudiants de la toute nouvelle Ecole supérieure de bande dessinée et illustration de Genève. Vendredi dernier, peu avant l’ouverture officielle du FIFDH, ils découvraient dans la cour de l’Espace Pitoëff les panneaux au format mondial présentant les BD-reportages qu’ils ont réalisés, avec leurs quatorze camarades, sous la supervision de Guy Delisle.
Les deux élèves dessinateurs ont choisi, à l’instar du Québécois, de se mettre en scène, de se faire narrateur de leur récit. Sophie Morand raconte, dans Le Jardin alpin, la découverte du jardin botanique de Meyrin; dans Béton, balade et blizzard, Douglas Büblitz évoque quant à lui un futur écoquartier. «Lors de notre première excursion à Meyrin, j’ai été étonné de savoir que le village avait été créé il y a cinquante ans seulement, explique ce dernier. Il a ensuite beaucoup changé avec la construction d’énormes bâtiments, et c’est ce qui m’a intéressé. En plus de parler d’architecture et d’urbanisation, j’ai aussi décidé de montrer cette première journée où j’ai fait le tour de Meyrin, une journée un peu spéciale parce qu’il grêlait incroyablement fort, qu’il y avait beaucoup de vent et que je ne comprenais pas pourquoi j’étais sorti. Je me suis dit que cela apportait un peu d’humour.» Une petite histoire dans la grande.
Récits contemplatifs
La démarche de Sophie Morand est la même: «Ce que je trouvais intéressant, plutôt que de n’avoir que des informations factuelles, c’est de faire comme Guy Delisle, de raconter aussi notre découverte de Meyrin.» La jeune fille évoque ainsi, au détour de deux cases, des araignées aperçues au plafond d’un espace culturel ou des madeleines mangées avec gourmandise. «Les gens qui vont au jardin se baladent comme nous l’avons fait, c’est un bon moyen de parler aux lecteurs. Ne pas devoir chercher une intrigue de fiction permet de proposer des choses apaisantes à lire.»
La manière dont les deux étudiants ont dessiné de délicats récits contemplatifs évoque également l’approche du Japonais Jirô Taniguchi (Quartier lointain, L’Homme qui marche). «Guy Delisle nous a guidés, nous a conseillés sur la manière d’approcher notre thème. Après, cela s’est fait un peu tout seul», résume Douglas Büblitz.
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