L’incroyable triplé de Théo Gmür
Après la descente et le super-G, le Valaisan Théo Gmür a poursuivi sa moisson d’or dans la catégorie «debout», s’imposant également dans le géant, sa discipline de prédilection. Cela porte son bilan à trois victoires en quatre courses
Descente: or. Super-G: or. Géant: or. Pour Théo Gmür, les épreuves de ski «debout» des Jeux paralympiques de Pyeongchang prennent des airs de suite mathématique implacable. Si ses victoires en descente et en super-G (ce week-end) n’étaient pas vraiment attendues, la victoire acquise mercredi l’est beaucoup plus: le skieur de Nendaz a remporté le petit globe du géant cette saison. En tête avec 7 dixièmes d’avance après le premier tracé, le Valaisan a porté sa marge à 1’’99 au premier temps intermédiaire de sa seconde manche, avant de gérer tranquillement sa fin de course pour devancer le Russe Aleksei Bugaev de 1’’02 et le Canadien Alexis Gumond de 1’’20.
Grand globe de cristal
Sur les quatre courses qu’il a disputées, Théo Gmür n’aura donc manqué le coche qu’en combiné, où il était parti à la faute lors du super-G initial. Sa moisson coréenne devrait s’arrêter là, puisqu’il n’a pas prévu de s’aligner en slalom, sa discipline la plus faible, mais son bilan reste exceptionnel: à lui seul, il a atteint l’objectif officiel de la délégation suisse (trois médailles).
C’était complètement inenvisageable au début de l’hiver, puisque le Valaisan skiait encore régulièrement en Coupe d’Europe la saison passée. Mais l’étudiant à la Haute Ecole fédérale de sport de Macolin a véritablement explosé cette saison. Il a remporté ses deux premières victoires en Coupe du monde en géant et est monté plusieurs fois sur le podium, de quoi lui permettre de débarquer en Corée du Sud avec le grand globe de vainqueur de la Coupe du monde dans ses valises.
Lui-même très surpris par la rapidité de son ascension, le jeune skieur – hémiplégique du côté droit suite à un AVC alors qu’il n’avait que 2 ans – pense en connaître le point de départ: sa médaille d’argent lors des Mondiaux paralympiques, en janvier 2017 à Tarvisio. «Ce résultat a agi comme un déclic, déclarait-il au Nouvelliste il y a quelques jours. Dès lors, le coach Ralf Jegler m’a pris sous son aile. Il m’a permis d’être plus régulier, d’être plus professionnel dans l’approche du ski, qui n’était pour moi qu’un loisir jusque-là.»
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