2 mars 2003 - 31 décembre 2004: sur leur lancée, les Etats-Unis occupent l’Irak et plongent le pays dans le chaos
Ecrasée en Afghanistan, Al-Qaida trouve les moyens de poursuivre son combat. Tandis qu’Oussama ben Laden et quelques fidèles ont trouvé refuge dans les zones tribales du Pakistan, l’une de ses cellules européennes commet à Madrid l’attentat le plus meurtrier perpétré en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale hors attentats aériens (191 morts). Les Etats-Unis, certains de leur supériorité, s’embarquent pourtant dans une nouvelle aventure, sans lien avec leur guerre au djihadisme, en entreprenant la conquête de l’Irak. La campagne militaire, entamée le 20 mars, progresse plus vite encore qu’en Afghanistan. L’armée américaine met moins de trois semaines pour atteindre Bagdad, puis capture le dirigeant irakien Saddam Hussein près de Tikrit. Une victoire totale? En apparence seulement. Dans les semaines qui suivent, le vent tourne. Alors que les talibans annoncent avoir regroupé des forces, des milices sunnites mettent l’Irak à feu et à sang en multipliant les attentats contre la présence étrangère et la communauté chiite. En 2004, une zone tribale du Pakistan, le Waziristan du Sud, devient le théâtre d’une guerre ouverte entre les troupes d’Islamabad et des combattants proches d’Al-Qaida. La ville irakienne de Falloujah, convertie en république islamiste, se soulève contre l’occupant américain. Et une alliance de groupes armés, dirigée par le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, déclare son allégeance à Oussama ben Laden, pour devenir Al-Qaida en Irak.