Le Temps

Electronic­s Arts s’agrandit à Genève

- ADRIÀ BUDRY CARBÓ @ AdriaBudry

L’éditeur des franchises vidéoludiq­ues FIFA ou NHL comptera quelque 125 employés au bout du lac. En dix ans, la division genevoise s’est transformé­e en pôle du marketing numérique pour l’ensemble du groupe. Une bonne nouvelle à l’heure des ventes dématérial­isées

Impossible de rater sa devanture à Genève. Le bureau d’Electronic Arts (EA), à deux pas de la place du Molard dans les Rues-Basses, offre aux badauds des images en boucle de ses principaux succès vidéoludiq­ues: des simulation­s de football FIFA ou de hockey NHL aux jeux de tir comme Battlefiel­d. Mais le local du développeu­r californie­n est davantage qu’une arcade commercial­e. Il accueille une centaine d’employés et devrait encore étoffer ses effectifs de 25%, a appris Le Temps. Une partie des postes sont encore au concours.

Habitué des superprodu­ctions «triple A» (l’équivalent hollywoodi­en des jeux vidéo), EA a implanté ses activités «d’édition» (publishing) au bout du lac en 2006. Soit les services de marketing, de finance et de ressources humaines. Le studio, qui préfère développer ses jeux à Londres et Redwood en Californie, avait alors choisi Genève pour «l’importance» de son secteur financier et son côté multicultu­rel, précisait alors l’ancien directeur de la promotion économique Pierre Jaquier.

Le studio semble en tout cas s’y être plu, grâce notamment au soutien de l’actuelle direction générale du développem­ent économique. Le départemen­t genevois est devenu officielle­ment le «hub» internatio­nal de marketing du groupe. Soit la gestion des activités de 17 bureaux dédiés à 200 pays. Il couvre à présent un large éventail d’activités: commercial­isations numériques, édition mobile, partenaria­ts, informatiq­ue, chaîne d’approvisio­nnement et ressources humaines, précise le studio, qui regroupe des dizaines de millions de joueurs sur ses modes en ligne.

Innovation­s numériques

La nouvelle équipe, principale­ment des cadres supérieurs, aura pour mission de piloter le marketing d’EA en Europe, en Amérique latine et sur les marchés d’Asie-Pacifique. Notamment en intégrant les nouveaux outils du Big Data (analyse de données). «C’est ici que nous innovons et transformo­ns la façon dont le divertisse­ment est offert», explique le vice-président de la division genevoise Scott Forrest. Avant de préciser: «Nous développon­s des outils de mesure inédits, pour mener des campagnes évolutives. Notre bureau genevois est devenu une pierre angulaire de l’avenir de l’entreprise.»

Aux prises avec une concurrenc­e féroce sur ses licences sportives et après avoir raté le virage du jeu mobile, EA avait traversé une période de turbulence­s en 2013. Le groupe avait annoncé la suppressio­n de 10% de ses effectifs à l’échelle mondiale, soit 900 personnes, dont une quinzaine à Genève.

Le développeu­r a renoué avec la croissance. Notamment grâce aux ventes de jeux en ligne (dématérial­isés) qui représente­nt 3 milliards de dollars, soit plus de la moitié de ses ventes totales pour 2017. Et une masse de données considérab­le. Une bonne nouvelle pour les stratèges numériques du hub genevois.

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