Electronics Arts s’agrandit à Genève
L’éditeur des franchises vidéoludiques FIFA ou NHL comptera quelque 125 employés au bout du lac. En dix ans, la division genevoise s’est transformée en pôle du marketing numérique pour l’ensemble du groupe. Une bonne nouvelle à l’heure des ventes dématérialisées
Impossible de rater sa devanture à Genève. Le bureau d’Electronic Arts (EA), à deux pas de la place du Molard dans les Rues-Basses, offre aux badauds des images en boucle de ses principaux succès vidéoludiques: des simulations de football FIFA ou de hockey NHL aux jeux de tir comme Battlefield. Mais le local du développeur californien est davantage qu’une arcade commerciale. Il accueille une centaine d’employés et devrait encore étoffer ses effectifs de 25%, a appris Le Temps. Une partie des postes sont encore au concours.
Habitué des superproductions «triple A» (l’équivalent hollywoodien des jeux vidéo), EA a implanté ses activités «d’édition» (publishing) au bout du lac en 2006. Soit les services de marketing, de finance et de ressources humaines. Le studio, qui préfère développer ses jeux à Londres et Redwood en Californie, avait alors choisi Genève pour «l’importance» de son secteur financier et son côté multiculturel, précisait alors l’ancien directeur de la promotion économique Pierre Jaquier.
Le studio semble en tout cas s’y être plu, grâce notamment au soutien de l’actuelle direction générale du développement économique. Le département genevois est devenu officiellement le «hub» international de marketing du groupe. Soit la gestion des activités de 17 bureaux dédiés à 200 pays. Il couvre à présent un large éventail d’activités: commercialisations numériques, édition mobile, partenariats, informatique, chaîne d’approvisionnement et ressources humaines, précise le studio, qui regroupe des dizaines de millions de joueurs sur ses modes en ligne.
Innovations numériques
La nouvelle équipe, principalement des cadres supérieurs, aura pour mission de piloter le marketing d’EA en Europe, en Amérique latine et sur les marchés d’Asie-Pacifique. Notamment en intégrant les nouveaux outils du Big Data (analyse de données). «C’est ici que nous innovons et transformons la façon dont le divertissement est offert», explique le vice-président de la division genevoise Scott Forrest. Avant de préciser: «Nous développons des outils de mesure inédits, pour mener des campagnes évolutives. Notre bureau genevois est devenu une pierre angulaire de l’avenir de l’entreprise.»
Aux prises avec une concurrence féroce sur ses licences sportives et après avoir raté le virage du jeu mobile, EA avait traversé une période de turbulences en 2013. Le groupe avait annoncé la suppression de 10% de ses effectifs à l’échelle mondiale, soit 900 personnes, dont une quinzaine à Genève.
Le développeur a renoué avec la croissance. Notamment grâce aux ventes de jeux en ligne (dématérialisés) qui représentent 3 milliards de dollars, soit plus de la moitié de ses ventes totales pour 2017. Et une masse de données considérable. Une bonne nouvelle pour les stratèges numériques du hub genevois.
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