Conflit au DIP genevois: la version de la fonctionnaire suspendue
La secrétaire générale du Département de l’instruction publique dit n’avoir rien caché à Anne Emery-Torracinta dans l’affaire du mandat
L'affaire du mandat devient plus grave que l'affaire Ramadan, pour la conseillère d'Etat genevoise chargée de l'instruction publique, Anne Emery-Torracinta. La numéro 2 du Département de l'instruction publique (DIP), suspendue par le Conseil d'Etat depuis le 17 mars dernier, a donné sa version des faits. Marie-Claude Sawerschel est officiellement sanctionnée pour des irrégularités dans un mandat attribué par le DIP à son compagnon.
«Je n'ai jamais voulu cacher quoi que ce soit sur ce mandat», dit la fonctionnaire suspendue, dans une interview accordée à la RTS. MarieClaude Sawerschel affirme qu'Anne Emery-Torracinta, sa supérieure hiérarchique, a signé ce document en toute connaissance de cause. Le compagnon de la secrétaire générale avait donné la même version dans une interview qu'il nous avait accordée la semaine dernière.
«Un bouc émissaire»
Selon Marie-Claude Sawerschel, Anne Emery-Torracinta lui a téléphoné 45 minutes avant la communication de sa suspension. Elle lui aurait justifié cette sanction «pour des raisons qui ne m'étaient pas du tout claires, a dit la fonctionnaire. Elle m'a proposé une phrase qui allait être donnée à la presse, disant que j'avais demandé à être suspendue de mes fonctions. Je n'ai pas fait cette demande, je n'ai pas à la faire, je m'y suis refusée», a-t-elle ajouté, s'estimant «sacrifiée à la manière d'un bouc émissaire». La socialiste lui aurait proposé de démissionner.
Selon la RTS, la procédure de suspension serait par ailleurs frappée d'irrégularité. Marie-Claude Sawerschel aurait notamment été privée du droit d'être entendue. La décision de sa suspension aurait de plus été prise sans consulter l'ensemble du Conseil d'Etat. La présidence du Conseil d'Etat a fait savoir qu'elle «ne commente pas une procédure en cours».
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