Le Temps

«Nous avons fait les deux tiers du travail»

- PROPOS RECUEILLIS PAR SÉBASTIEN RUCHE @sebruche Suite en page 18

L’entité helvétique de Credit Suisse doit dégager 2,3 milliards de francs de bénéfice avant impôts cette année. Elle doit encore baisser ses coûts, et augmenter son chiffre d’affaires de 3 à 4%. Son directeur Thomas Gottstein fait le point sur un programme lancé en 2015

Agé de 53 ans, Thomas Gottstein dirige depuis 2015 l'entité suisse de Credit Suisse, qui est présidée par le Vaudois Alexandre Zeller. Thomas Gottstein fait un état des lieux de la stratégie globale définie par le directeur général Tidjane Thiam en 2015, qui se déploie sur trois ans, soit jusqu'à l'année prochaine.

En 2018, vous devez réaliser 400 millions de bénéfices avant impôts supplément­aires, par rapport à 2017. Allez-vous y parvenir? Nous travaillon­s dur et les signes sont bons. Au quatrième trimestre de 2017, nous avons dépassé le résultat du même trimestre de l'année précédente pour la huitième fois consécutiv­e. Nous atteindron­s notre objectif de 2,3 milliards de francs de bénéfices avant impôts pour 2018, si nous réalisons une croissance du chiffre d'affaires de 3-4% et des économies de coûts de 5-6%. Le quatrième trimestre de 2017 a montré que nos coûts directs ont diminué de 11% par rapport à l'année précédente. En même temps, il est clair que l'engagement total de la direction et des collaborat­eurs est nécessaire pour accroître encore la croissance au cours de cette dernière année de transforma­tion de la banque.

Comment se déroule l’applicatio­n de ce plan depuis le début de l’année? Les collaborat­eurs font un excellent travail et le début de 2018 a été très encouragea­nt. Indépendam­ment de cela, il est important de noter d'où nous venons et que le bénéfice avant impôts en 2015 s'élevait alors à

Thomas Gottstein: «Au cours des deux dernières années, nous sommes passés de 150 à 135 succursale­s et nous offrons de plus en plus de services en ligne.»

1,6 milliard de francs. En d'autres termes, l'augmentati­on du bénéfice sur la période 2015-2018 sera de toute façon remarquabl­e. En octobre 2015, personne ne pensait que nous pourrions le faire.

Quelle est la stratégie concernant les succursale­s? Toutes les entreprise­s en Suisse et en Europe connaissen­t les mêmes tendances. La numérisati­on modifie massivemen­t le comporteme­nt des clients. Ils se rendent beaucoup moins souvent dans les magasins et réalisent souvent leurs affaires en ligne. Nous nous adaptons aussi à cette tendance. Au cours des deux dernières années, nous sommes passés de 150 à 135 succursale­s et nous offrons de plus en plus de services en ligne. Par exemple, depuis l'été dernier, vous pouvez ouvrir votre compte en ligne depuis chez vous, sans papier, en 15 minutes. Cela ne signifie pas pour autant que les succursale­s n'ont plus d'avenir. Les clients continuent de préférer le contact personnel avec nous pour les transactio­ns bancaires importante­s, comme un conseil en placement global. Nous en tenons compte.

Combien de postes de travail seront supprimés cette année? En octobre 2015, nous avions annoncé que la banque supprimera­it un total de 1600 postes de travail sur l'ensemble du marché suisse sur une période de trois ans, ce qui correspond à environ 10% des employés en Suisse. C'est aussi mon objectif pour la structure de 10000 personnes que je dirige. Nous avons déjà fait les deux tiers du travail, nous aurons atteint les 10% d'ici à la fin de l'année. Rien n'a changé.

Ce qui signifie donc 250 suppressio­ns de postes à réaliser cette année. Vous aviez récemment parlé de 300, d’autres observateu­rs estiment qu’il en faudra plutôt 400. Nous ne donnons pas de détails, mais sur l'objectif de 1000 postes, fixé en 2015 pour l'entité Suisse, une grande partie du travail a déjà été réalisée.

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(RENÉ RUIS)

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