«Une volatilité plus élevée, c’est bon pour les banques»
Avez-vous un plan social? En Suisse, nous avons un plan social dont l’objectif est d’amortir au mieux les conséquences pour les employés touchés par les restructurations. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les employés à l’intérieur et à l’extérieur de la banque à trouver un nouveau poste. Entre autres choses, les employés concernés sont soutenus dans le cadre de leur réorientation professionnelle et payés pendant sept mois. Pour les personnes de plus de 50 ans, le délai s’étend jusqu’à douze mois au maximum. En 2015 et 2016, environ un tiers des collaborateurs concernés ont trouvé un nouvel emploi au sein de la banque et, dans l’ensemble, 80%, si l’on prend en considération les emplois et les solutions trouvés à l’extérieur de Credit Suisse. Quels sont les défis en termes de croissance du chiffre d’affaires? Les défis concernent toutes les banques en Suisse. Selon les dernières statistiques de la BNS, les revenus de l’ensemble des banques en Suisse ont reculé de 3,5% en 2016, alors que les nôtres étaient restés constants cette année-là. Nous sommes également restés stables en 2017. Il y a eu aussi des facteurs externes: les taux d’intérêt négatifs, une faible volatilité et la poursuite de la croissance des marchés en 2017, qui ont fait que ce fut une bonne année pour les investisseurs, mais aussi une mauvaise année pour les banques, car il était difficile de vendre des produits de couverture des risques de change ou des risques de taux d’intérêt. Pour le moment, c’est le contraire qui s’est produit en 2018: une volatilité beaucoup plus élevée et des volumes beaucoup plus importants, ce qui est bon pour les banques.
La stratégie sur trois ans de Credit Suisse implique-t-elle aussi un gel des investissements? Absolument pas! Nos employés sont les premiers concernés. Ils sont la clé la plus importante de notre succès. Nous investissons, entre autres, dans la formation de nos collaborateurs et dans la relève, pour laquelle nous allons également former cette année en Suisse quelque 1100 jeunes talents. Outre la numérisation, pour laquelle nous avons investi 100 millions de francs en Suisse rien que l’année dernière, nous réalisons également d’importants investissements dans notre offre pour les entreprises et les entrepreneurs. Nous sommes déjà la première banque d’entrepreneurs en Suisse et nous élargissons constamment notre offre pour les start-up, les PME et les grands clients.
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«En 2015 et 2016, environ un tiers des collaborateurs concernés par les restructurations ont trouvé un nouvel emploi au sein de la banque» THOMAS GOTTSTEIN, DIRECTEUR DE L’ENTITÉ HELVÉTIQUE DE CREDIT SUISSE