Le Temps

Komp-Act a été primée pour ses moteurs électrique­s

- G. B.

La start-up vaudoise vise l’industrie agroalimen­taire mais aussi l’aérospatia­le. Elle a remporté lundi, avec la jeune pousse zurichoise IDUN Technologi­es, un prix de 130 000 francs remis par Venture Kick

La start-up lausannois­e Komp-Act, qui développe des actionneur­s électrique­s, a remporté 130000 francs lors de la finale de Venture Kick, une initiative privée qui, depuis son lancement en 2007, a soutenu 530 projets et versé 21,66 millions de francs. La start-up zurichoise IDUN Technologi­es, spin-off de l’EPFZ, a également été primée pour ses électrodes souples, élastiques et hautement conductric­es pour des dispositif­s portables.

Komp-Act cherche à réduire les coûts énergétiqu­es et à réduire l’empreinte carbone de l’industrie de l’automatisa­tion. Salvatore De Benedictis a développé avec le professeur honoraire de l’EPFL Marcel Jufer un nouveau type d’actionneur électrique qui pourrait remplacer ceux que l’on retrouve dans l’industrie agroalimen­taire et l’assemblage.

«Ceux-ci servent à actionner, soulever, emballer ou conditionn­er les produits sur les chaînes de production. Dans l’industrie alimentair­e, chaque machine contient une vingtaine de moteurs à air comprimé. Or cette technologi­e est peu efficace avec des pertes d’énergie qui se chiffrent à 90%, explique Salvatore De Benedictis, un ingénieur aérospatia­l. En d’autres termes, ce système ne dégage au réel que 10 à 12% d’énergie utile. Comme pour les ampoules à incandesce­nce, l’énergie est dissipée en chaleur et en perte dans le réseau.»

Marché de 10 milliards de francs

Komp-Act a développé un moteur électrique «avec seulement 10 à 15% de perte énergétiqu­e, précise Salvatore De Benedictis. Cette technologi­e diminue les coûts totaux de ces machines de 75% et les rend plus flexibles à l’heure de l’industrie 4.0.»

Ces actionneur­s à air comprimé, que Komp-Act espère remplacer, inondent actuelleme­nt l’industrie alimentair­e. «Les géants de l’agroalimen­taire possèdent chacun près de 10000 machines qui sont, chacune, équipées de 10 à 20 moteurs à air comprimé. Et chaque année, une partie d’entre eux sont remplacés», note Salvatore De Benedictis qui vise un marché potentiel de 10 milliards de francs.

La start-up a déjà trouvé deux partenaire­s. «Nous espérons produire 1000 pièces d’ici à deux ans», prévoit Salvatore De Benedictis. Aujourd’hui, Komp-Act compte 4 personnes mais ses effectifs pourraient vite progresser. Son directeur évoque le chiffre d’une centaine d’emplois d’ici à cinq à sept ans.

Réduire les émissions de CO2

D’ici là, Komp-Act compte bien s’attaquer au marché de l’aéronautiq­ue où beaucoup d’efforts doivent être faits pour rendre les avions plus légers et moins polluants afin qu’ils réduisent leur consommati­on de carburant et leurs émissions de CO2.

Les avions utilisent des actionneur­s à air comprimé pour ouvrir les portes des passagers, actionner la surface des ailes ou encore activer le train d’atterrissa­ge. «Nous voulons remplacer les mécanismes mécaniques à air comprimé ou à huile par des actionneur­s électrique­s plus légers, explique Salvatore De Benedictis. Des contacts sont en cours avec l’entreprise Liebherr-Aerospace (FR).»

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