L’île aux chiens
Le maire de Megasaki n’aime pas les chiens. Il prend prétexte d’une épidémie de grippe canine pour les exiler tous sur l’île qui sert de dépotoir. Là, parmi les sacs-poubelle pleins de nourriture avariée et les fûts bourrés de déchets toxiques, se développe une république canine, bagarreuse et mélancolique. Inconsolable d’avoir perdu Spots, le jeune Atari vole un avion et se crashe sur l’île en cherchant à retrouver son compagnon bienaimé. Adopté par une meute de cinq mâles alpha aux noms conquérants (Rex, Chief, King, Boss, Duke), le garçon se lance dans une dangereuse odyssée à travers la déchetterie géante.
Pour sa seconde incursion dans l’animation après Fantastic Mr Fox, Wes Anderson (La vie aquatique, The
Grand Budapest Hotel…) a imaginé un scénario original avec ses complices, le comédien Jason Schwartzman et le producteur Roman Coppola, et repoussé les limites de l’animation en stop motion. Régie par les principes de symétrie axiale chers au réalisateur de Moonrise Kingdom, cette fantaisie japonisante excelle par ses qualités esthétiques, son sens du détail et une forme d’humanisme englobant la gent canine; elle surprend par son audace linguistique: les chiens parlent en anglais (Bryan Cranston, Bill Murray, Jeff Goldblum en V. O.) et les êtres humains en japonais. Comment dit-on «wouf» dans la langue de Murakami?