Déguster la tartichèvre en face des vaches

Après les chalets luxueux de la route du Mont-d’Arbois, le chemin de terre et les prés vierges annoncent un autre visage des hauts de Megève. Celui de l’agriculture qui subsiste, avec ses paysans qui oeuvrent toute l’année, par vocation. Cindy et Yannick Evrard ont mis huit ans à concrétiser leur projet de ferme à taille humaine, en raison des prix fonciers de cette station très prisée de France voisine.

Leur domaine, La Croix du Planay, fonctionne uniquement avec de la vente directe et des tables d’hôtes dans une partie aménagée en auberge, séparée de l’étable par deux vitres. Depuis deux ans, ils jonglent donc entre la production de fromages de chèvre et de vache affinés à la main sur leur planche d’épicéa, de faisselles, de yogourts en pot ou à boire parfumés au thym citronné, au pissenlit ou à la framboise. Ils proposent aussi de la viande de veau et de chevreau.

Les mets et boissons servis sur réservation dans la grande pièce située à l’avant du chalet reflètent le soin que met le couple à offrir une cuisine conviviale. On a goûté la délicieuse tartichèvre cuite dans un grand plat à gratin en terre cuite. A base de pommes de terre concassées, de lardons, d’herbes locales (dont de l’ail des ours), et un bon paquet de fromage frais qui lie le tout avec finesse et onctuosité.

La carte propose aussi plusieurs spécialités savoyardes: tommes chaudes à l’hysope, crozitommes, diots au vin blanc, pormoniers, raclettes et fondues aux trois fromages. Servies avec une salade et de la charcuterie de la boucherie Grosset-Grange à Flumet, la dernière de la vallée à travailler encore de manière artisanale.

D’autres activités sont possibles sur demande: des goûters et randonnées avec des chiens de traîneau organisés par la soeur de Cindy, championne du monde d’attelage canin, des ateliers axés sur l’utilisation des huiles essentielles, des repas d’entreprise ou d’anniversaire. Autant d’occasions de prendre un grand bol d’air et de communier avec un joyeux terroir. ▅