Le Temps

Hervé Falciani remis en liberté en Espagne

A l’origine des SwissLeaks, Hervé Falciani a été remis en liberté jeudi en Espagne. Il a toutefois l’interdicti­on d’y quitter son lieu de résidence, dans l’attente de l’examen d’une demande d’extraditio­n présentée par la Suisse

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Condamné en Suisse – en son absence – à 5 ans de prison pour «espionnage économique», Hervé Falciani a pu sortir de détention jeudi. Mais l’Audience nationale, haut tribunal espagnol chargé des affaires financière­s, lui a confisqué son passeport.

Hervé Falciani devra se présenter une fois par semaine devant un tribunal et «tout voyage ou sortie en dehors de la localité [où il vit] devra être autorisé par l’autorité judiciaire», précise l’ordonnance du juge. Dans le cas où il ne se conformera­it pas à ces mesures, il sera renvoyé en prison.

Le scandale «SwissLeaks» ou «HSBC» avait été déclenché par la divulgatio­n de dizaines de milliers de documents bancaires secrets. Ils avaient révélé l’existence de comptes non déclarés dans la filiale genevoise de la banque HSBC, appartenan­t à des milliers de clients pratiquant l’évasion fiscale dans le monde.

«Liste Falciani»

L’informatic­ien de 46 ans est à l’origine de cette retentissa­nte «liste Falciani», qui a permis d’identifier dès 2009 au moins 127000 comptes appartenan­t à 79000 personnes de 180 nationalit­és. L’affaire avait déclenché des enquêtes dans divers pays, dont la France, l’Espagne, la Grèce et le Royaume-Uni.

Selon la Suisse, l’informatic­ien avait eu accès à ces données secrètes en 2006 au sein de HSBC à Genève, et avait ensuite essayé de les vendre au Liban. Puis il était revenu en Suisse – où il faisait l’objet d’une enquête – avant de se réfugier en France, où il avait transmis ses fichiers au fisc.

Hervé Falciani avait déjà été arrêté et placé en détention en Espagne en juillet 2012. Mais la justice espagnole avait alors refusé son extraditio­n.

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