Guerre commerciale: le choix de Bruxelles
Que peut faire l’Union européenne (UE) alors que les deux puissances commerciales, les EtatsUnis et la Chine, sont engagées dans une guerre commerciale dont il est difficile de prédire l’issue? Elle ne peut pas, en tout cas, se permettre de n’être qu’un spectateur passif. Quand les éléphants se battent, ce sont les petits qui se font écraser.
Lorsque Donald Trump a annoncé, le mois dernier, sa décision de frapper l’acier et l’aluminium importés d’une taxe punitive, l’UE s’est naturellement enflammée. Elle a expédié ses émissaires à Washington pour l’enjoindre de ne pas s’engager dans cette voie unilatérale. Et Bruxelles a montré les dents, menaçant de répliquer. Cette page est maintenant tournée. Les exportations européennes, comme celles d’autres pays, y compris la Suisse, échappent à la colère du promoteur d’«America First».
La Chine, premier producteur d’acier mais exportateur mineur aux Etats-Unis, demeure néanmoins plus que jamais dans le collimateur américain. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le président Trump a tiré une nouvelle salve. En face, Pékin affûte ses armes.
Dans cette situation, les Européens peuvent choisir entre deux voies. Répondre positivement à l’appel de la Chine pour «agir ensemble contre le protectionnisme américain». Ou s’allier avec Donald Trump.
En réalité, le choix est déjà fait. Comme Washington, Bruxelles se plaint aussi de la Chine, qui ne respecte pas les règles internationales. L’UE a apporté son soutien cette semaine à une plainte américaine contre la Chine à l’Organisation mondiale du commerce, liée à la propriété intellectuelle. Les visites, prévues à la fin d’avril, du président français Emmanuel Macron et de la chancelière allemande Angela Merkel à la Maison-Blanche devraient permettre de se serrer les coudes.
Enfin, l’alliance de l’UE et de Washington pourrait redonner vie au projet d’accord transatlantique de libre-échange que le président Trump, dès son élection, avait relégué aux oubliettes.
Pékin affûte ses armes