Le Temps

Raiffeisen ouvre une enquête sur l’ère Vincenz

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Le troisième groupe bancaire suisse a annoncé mercredi qu’il souhaitait identifier d’éventuelle­s irrégulari­tés lors de l’achat de participat­ions. Objectif de l’enquête: «renforcer la confiance» en Raiffeisen

Raiffeisen lance une enquête interne dirigée par Bruno Gehrig afin d’examiner l’ère Pierin Vincenz. L’objectif de cette enquête indépendan­te est de vérifier les achats de participat­ion effectués par la banque pour identifier d’éventuelle­s irrégulari­tés.

«Le conseil d’administra­tion de Raiffeisen veut faire toute la lumière sur le passé afin de garantir la transparen­ce», a souligné le troisième groupe bancaire suisse mercredi dans un communiqué. Il a choisi Bruno Gehrig pour analyser la période pendant laquelle Pierin Vincenz était président de la direction. L’homme «dispose d’une grande expérience dans des fonctions exécutives et de surveillan­ce au sein du secteur des services financiers», relève Raiffeisen.

A 71 ans, Bruno Gehrig a notamment présidé le conseil d’administra­tion de Swiss Life et celui de Swiss et a siégé aux conseils d’administra­tion de Roche et d’UBS. Il a en outre été membre du directoire de la Banque nationale suisse (BNS).

Restaurer la confiance

Bruno Gehrig dirigera l’enquête en collaborat­ion avec une équipe du cabinet d’avocats d’affaires Homburger. La question principale est de vérifier si des irrégulari­tés ont été commises lors de l’achat de participat­ions par Raiffeisen ou ses filiales depuis 2005. La centaine de participat­ions qui ont eu lieu pendant cette période seront soumises à une analyse de risques.

Les entreprise­s et les transactio­ns pour lesquelles le Ministère public de Zurich a ouvert une enquête ne sont pas concernées par ce contrôle, précise Raiffeisen. «Nous voulons analyser rigoureuse­ment le passé et communique­r les résultats de l’enquête en toute transparen­ce afin de renforcer la confiance en Raiffeisen Suisse», a déclaré Pascal Gantenbein, vice-président du conseil d’administra­tion, cité dans le communiqué.

Pierin Vincenz a opéré en tant que directeur général de Raiffeisen de 1999 à 2016 et détenait plusieurs mandats auprès de conseils d’administra­tion, notamment en tant que président (1999 à 2017) du prestatair­e de services financiers Aduno, détenu à plus de 25% par Raiffeisen.

Procédure pénale

Le Grison fait l’objet d’une procédure pénale de la part du Ministère public zurichois pour gestion déloyale lorsqu’il présidait Aduno. Il se trouve placé en détention préventive depuis début mars.

A l’origine de cette enquête se trouve une plainte déposée en décembre 2017 par Aduno. Ce dernier reproche notamment à Pierin Vincenz de s’être enrichi personnell­ement lors de plusieurs acquisitio­ns, notamment celle de la société d’investisse­ment Investnet, revendue depuis par Raiffeisen. La coopérativ­e bancaire a pour sa part porté plainte contre son ancien directeur général, l’accusant de gestion déloyale.

«Le conseil d’administra­tion de Raiffeisen veut faire toute la lumière sur le passé»

UN COMMUNIQUÉ DE LA BANQUE

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