Le Temps

Certains médecins profitent de leur «situation de pouvoir»

- M. F.

La polémique sur les médecins millionnai­res n’a pas échappé à CSS. L’assureur se penche sur la question et prévoit d’aller directemen­t s’entretenir avec les praticiens dont les revenus apparaisse­nt «très élevés», de même que certaines cliniques où les tarifs sont très différents de ceux des hôpitaux privés.

Peut-il arrêter de travailler avec ceux qui résisterai­ent? «C’est difficile, parce que nous offrons un service à un assuré qui consiste à lui rembourser des prestation­s selon son choix de médecin», explique Philomena Colatrella. Pour la directrice générale du groupe lucernois, «il faudrait pour cela changer les prestation­s». Or, dans certains cas, CSS soupçonne que des médecins imposent des tarifs exagérés «car ils profitent d’une situation de pouvoir où nous ne pouvons pas refuser un remboursem­ent».

CSS s’attaque aux coûts de la santé d’une autre façon. Depuis plusieurs mois, l’assureur défend son projet «Financemen­t uniforme stationnai­re et ambulatoir­e», qui consiste à proposer de répartir de la même manière le financemen­t des soins hospitalie­rs et ambulatoir­es (25% par les cantons et 75% par les caisses maladie). Actuelleme­nt, les assureurs couvrent 45% des soins stationnai­res. «Certains responsabl­es cantonaux de la santé sont ouverts à la discussion, mais d’autres ne veulent pas entrer en matière, ils protègent leurs hôpitaux», regrette la directrice.

«Avec le fédéralism­e, la santé et l’éducation sont les deux derniers domaines où les cantons ont un grand pouvoir et ils peuvent être tentés de perdre de vue des solutions nationales», ajoute Jodok Wyer, président du conseil d’administra­tion de CSS.

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