Le Temps

La vengeance de Comey s’abat sur Donald Trump

- VALÉRIE DE GRAFFENRIE­D, NEW YORK @VdeGraffen­ried

L’ex-patron du FBI limogé par le président américain règle ses comptes dans un livre qui s’annonce explosif

Qui Donald Trump déteste-t-il le plus: Robert Mueller ou James Comey? Le premier, procureur spécial qui enquête sur l’ingérence russe dans la présidenti­elle américaine et les liens avec le clan Trump, est sur un siège éjectable. Mais c’est surtout James Comey, patron du FBI limogé en mai 2017, qui a droit depuis vendredi à des noms d’oiseaux.

James Comey publie mardi son livre, A Higher Loyalty: Truth, Lies, and Leadership. Et, forcément, sa campagne de promotion démarre déjà, avec des fuites savamment orchestrée­s. Dans ses mémoires, il dépeint Donald Trump comme un président «égocentriq­ue, immoral et menteur», obsédé par les détails scabreux le concernant, et qui impose à son entourage un «code de loyauté» à la manière d’un «chef mafieux». Donald Trump n’a pas tardé à réagir. Vendredi, sur Twitter, il a rallumé le feu: «James Comey a organisé des fuites et est un menteur avéré.

Cette passe d’armes va continuer ces prochains jours. D’un côté un James Comey amer, animé par un insatiable esprit de vengeance, de l’autre un président sur la défensive, déterminé à anticiper des révélation­s qui pourraient faire mal. James Comey avait déjà, lors d’auditions devant le Sénat, dénoncé des pressions de la Maison-Blanche et confirmé que Donald Trump lui avait demandé d’abandonner l’enquête portant sur son ex-conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn. Selon des extraits de son brûlot divulgués par le Washington Post, le président lui aurait aussi demandé d’intervenir à propos d’une supposée vidéo le montrant avec des prostituée­s russes auxquelles il aurait demandé de s’uriner dessus.

En dessous de la ceinture

«Je suis germophobe. Ce ne serait pas possible que je laisse des gens se faire pipi dessus devant moi», lui aurait-il déclaré. James Comey n’hésite pas à frapper en dessous de la ceinture et à s’en prendre au physique du président, avec sa «peau orange, et ses demi-lunes blanches sous les yeux».

Des républicai­ns s’associent à la contre-attaque de Donald Trump. Ils ont créé le site internet «Lyin’Comey» (Comey le menteur) pour tenter de discrédite­r l’ancien patron du FBI. La bataille ne fait que commencer. James Comey vient seulement de franchir la ligne de départ de son marathon de la vengeance.

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