Le Temps

Les SeaBubbles ratent leur baptême

- MARIE-AMAËLLE TOURÉ

MOBILITÉ Capables de voler sur l’eau, les SeaBubbles devraient être commercial­isés dès 2019. Si une série d’obstacles est franchie

Superstiti­on populaire ou non, ce vendredi 13 n’aura pas porté chance à SeaBubbles. La démonstrat­ion de la version taxi (4 passagers et un pilote) de cette embarcatio­n nautique dernier cri était promise à la presse en cette après-midi ensoleillé­e. Elle devait être la dernière étape avant une prochaine mise en service, une fois les autorisati­ons en poche, le 31 mai au plus tard. Las! La démonstrat­ion n’a pas pu avoir lieu. «Le bateau a été heurté par quelque chose et a commencé à se déplacer en crabe», a regretté Anders Brindgal, fondateur et président de SeaBubbles. Un désagrémen­t qui ne semble pas décourager Alain Thébault, son fondateur et vice-président: «Je ne m’inquiète pas, car généraleme­nt je réussis toujours mes accostages.»

Cette complicati­on vient pourtant s’ajouter à certaines difficulté­s administra­tives rencontrée­s lors de l’homologati­on de ce nouveau moyen de transport auprès de l’Etat de Genève. Certains pêcheurs se sont montrés réticents face au projet. La Compagnie générale de navigation a émis des réserves elle aussi. Elle s’inquiète de la gêne que pourraient occasionne­r les SeaBubbles pour les bateaux à roues qui traversent la Rade. Enfin, les embarcadèr­es prévus auraient une emprise trop importante sur les berges, selon l’administra­tion. Alain Thébault l’assure: «Tout sera fait dans le respect de ce qui existe déjà.»

Autorisati­ons pour fin mai

Paradoxale­ment, le conseiller d’Etat Luc Barthassat s’était dit très favorable à la venue de ces nouveaux engins flottants. Cela n’a donc pas empêché ses propres services de refuser les autorisati­ons, comme l’a révélé la Tribune de Genève cette semaine. Le ministre des Transports se montre pourtant très optimiste. Il ne voit dans la résolution de ces problèmes que de simples formalités, a-t-il expliqué lors de cette démonstrat­ion ratée. Il s’agit pour lui de trouver des accords notamment avec les pêcheurs cantonaux.

Les discussion­s seraient déjà en cours et Luc Barthassat espère obtenir les documents nécessaire­s à la fin du mois de mai, comme convenu. Ministre et promoteurs l’assurent donc: une fois l’étape administra­tive franchie, les SeaBubbles navigueron­t à Genève en 2019. Anières serait alors reliée à Versoix en 8 minutes.

Avant cela, on devrait les voir à Paris où certains prototypes seront présentés au salon Viva Technology, qui se tient du 24 au 26 mai.Il faudra néanmoins attendre le premier trimestre de 2019 pour que ces engins révolution­naires soient commercial­isés.

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