Le Temps

Decathlon ouvre son premier magasin genevois

- S. B.

COMMERCE Présent depuis sept mois à Neuchâtel, le groupe d’articles de sport s’implante à 7,5 km de sa boutique située en France voisine mais ne croit pas à un risque de cannibalis­ation de son activité

Après avoir examiné divers emplacemen­ts et recherché des terrains à Genève, Decathlon s’installe finalement à Meyrin. L’enseigne d’articles de sport reprend les anciens locaux d’Athleticum, tout près de l’aéroport. Le groupe français a ainsi pu ouvrir plus rapidement sa première implantati­on genevoise, trois semaines après avoir pris possession des 2600 m² auparavant occupés par l’enseigne du groupe Maus Frères (également propriétai­re de Manor, Jumbo ou Eboutic). Les 19 employés d’Athleticum ont été réengagés, aux mêmes conditions salariales, une vingtaine de nouveaux collaborat­eurs ont été recrutés, pour un effectif total composé d’un tiers de frontalier­s, précise le directeur du nouveau magasin genevois, Tahar Hamouda.

Risque minime

Avec un investisse­ment dépassant un million de francs, Decathlon se trouve donc à deux pas de la frontière française et à 7,5 km de son magasin situé à Thoiry, dans le départemen­t de l’Ain voisin. Mais le directeur du développem­ent pour la Suisse ne croit pas que la nouvelle présence genevoise cannibalis­era l’activité de son implantati­on française. «Nous avons évalué ce risque et il est minime, explique au Temps Adrien Lagache, rencontré dans la frénésie des dernières minutes avant l’ouverture des portes à Meyrin. A Genève, nous visons les résidents qui ne se rendent pas en France pour leurs achats.»

Il reconnaît néanmoins qu’entre les deux entités, «le maillage du territoire genevois, sur lequel 57% de la population vit intra-muros, n’est pas idéal» et qu’une présence plus proche du centre-ville serait préférable. Une réflexion allant dans ce sens est d’ailleurs en cours, glisse notre interlocut­eur. Le groupe vise généraleme­nt à placer ses magasins à moins de vingt minutes des bassins de population.

Coller à la politique tarifaire de Thoiry

L’implantati­on genevoise aura aussi valeur de test pour savoir si les clients genevois – à commencer par ceux qui fréquentai­ent Athleticum – adopteront les produits d’entrée de gamme de la marque française. «Nous voulons asseoir notre politique tarifaire, qui consiste à coller le plus possible à ce qui se fait à Thoiry», poursuit Adrien Lagache.

Est-ce vraiment possible? Le responsabl­e du développem­ent dresse un rapide comparatif des charges de part et d’autre de la frontière: «La France taxe davantage les entreprise­s – 30% contre 20% –, les charges sociales et la TVA – 20% contre 7,7% – y sont plus élevées, et la France impose aussi des frais de maintenanc­e élevés.» Il souligne aussi la structure très légère du groupe en Suisse, où des bureaux n’ont été ouverts que très récemment. Résultat, appuie Adrien Lagache, le même sac à dos vendu sous la marque Decathlon – comme 60% de l’ensemble des produits – sera facturé 3,50 francs à Meyrin, contre 2,99 euros à Thoiry. Un euro vaut actuelleme­nt 1,18 franc.

Neuchâtel bientôt rentable

Enfin, le magasin neuchâtelo­is, qui a marqué l’arrivée de Decathlon en Suisse le 15 août 2017, dégage «de bonnes performanc­es» et se trouve «en route vers la rentabilit­é», conclut Adrien Lagache, qui ne révèle pas les objectifs chiffrés fixés par le groupe français.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland