Tridel aurait dû verser l’argent à la ville
Les rémunérations exceptionnelles octroyées par l’usine Tridel sont conformes au droit. Mais les 80 000 francs destinés à Olivier Français auraient dû aller dans la caisse lausannoise
La ville de Lausanne et l’usine d’incinération Tridel ont publié les résultats des audits qu’ils ont chacun commandés en novembre. En jeu: vérifier la pertinence des rémunérations extraordinaires accordées en mai 2016 à deux des administrateurs de Tridel, soit 80000 francs destinés à Olivier Français, alors municipal, et 50000 francs à Stefan Nellen, président du conseil d’administration.
Selon les audits, ces versements sont conformes au droit et couvrent des heures effectuées hors cahier des charges. Olivier Français, qui est ingénieur, a mis à disposition ses compétences techniques durant les trois ans de construction de l’usine et du tunnel d’acheminement des déchets, soit près d’un millier d’heures à 80 francs.
Ces travaux sortent du cadre des tâches habituelles des membres du conseil d’administration. Le montant n’est «pas choquant» et le total d’heures entre dans «une fourchette soutenable». Mais selon l’audit du Contrôle des finances de Lausanne (CFL), la somme destinée au représentant de la ville aurait dû être versée à la caisse communale, comme le prévoit le règlement communal.
Pas de remboursement
«Je n’ai jamais touché cet argent. J’ai refusé formellement», a expliqué Olivier Français, aujourd’hui conseiller aux Etats vaudois. Le conseil d’administration de Tridel a alors directement versé le montant à des associations d’utilité publique, choisies par l’élu, comme le Festival du film alpin des Diablerets ou encore la défense des intérêts d’Isenau. «Certains en font une affaire politique, observe Olivier Français. Ce qui compte, c’est qu’on reconnaît qu’il n’y a pas eu d’enrichissement personnel. Le reste, c’est de la cosmétique. On me cherche des poux.»
«Formellement, Tridel a fait le versement. Le conseil d’administration aurait dû verser l’argent à la ville. Il connaissait parfaitement le règlement», a dit le syndic Grégoire Junod. La municipalité renonce à exiger des associations le remboursement car cela risquerait de mettre en péril les missions de ces organisations.
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