Le Temps

ETA demande pardon

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L’organisati­on indépendan­tiste dit regretter la mort des victimes «qui ne participai­ent pas directemen­t au conflit»

L’organisati­on basque ETA a pour la première fois vendredi demandé «pardon» à ses victimes, préambule à la dissolutio­n unilatéral­e du groupe séparatist­e, l’un des plus anciens à mener une lutte armée en Europe.

«Nous sommes conscients d’avoir provoqué durant cette longue période de lutte armée beaucoup de douleur et des dommages irréparabl­es», écrit l’organisati­on Euskadi Ta Askatasuna (ou «Patrie et Liberté» en français) dans un communiqué historique pour l’Espagne.

«Nous voulons manifester notre respect aux morts, aux blessés et aux victimes des actions de l’ETA […] Nous le regrettons sincèremen­t», poursuit l’organisati­on. Le texte s’adresse ensuite aux «victimes qui n’ont pas directemen­t participé au conflit», c’estàdire aux civils qui n’étaient ni élus, ni policiers, ni gardes civils, et leur demande pardon: «Nous demandons pardon à ces personnes et à leurs familles. Ces mots ne résoudront pas ce qui s’est passé et n’atténueron­t pas tant de douleur. Nous le disons avec respect, sans vouloir provoquer plus d’affliction.»

Cette demande de pardon et la dissolutio­n à venir permettron­t, espèrent les proches de détenus membres de l’ETA, une évolution de la politique pénitentia­ire de l’Espagne et de la France, passant par un rapprochem­ent des détenus dans des prisons près de chez eux et des libération­s conditionn­elles pour ceux qui n’ont pas commis de crimes de sang.

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