Le Temps

A Graz ou Stockholm, les Jeux noe formule

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Comme celle de Sion, les candidatur­es autrichien­ne et suédoise promettent d’utiliser des infrastruc­tures existantes et de consentir des investisse­ments limités, au prix d’événements largement décentrali­sés, jusqu’à l’étranger pour certaines épreuves

Les projets de Graz et de Stockholm ressemblen­t beaucoup, dans l'esprit, à celui de Sion 2026. Les villes autrichien­ne et suédoise inscrivent leurs ambitions olympiques dans les nouveaux principes définis par le CIO. Adieu les investisse­ments colossaux et la constructi­on d'infrastruc­tures vouées à être abandonnée­s sitôt les Jeux terminés, il s'agit d'utiliser le patrimoine existant, quitte à délocalise­r loin à la ronde certaines épreuves. Dans l'ancien modèle, ces candidatur­es éclatées n'auraient eu que de faibles chances d'aboutir. Elles doivent aujourd'hui être prises très au sérieux.

A la fin de l'année 2017, il paraissait pourtant peu probable que l'Autriche et la Suède manifesten­t leur intérêt pour les JO 2026. La ville de Stockholm (qui s'était retirée de la course pour l'édition 2022 pour des raisons financière­s) était certes déjà sortie du bois mais le projet divisait la classe politique locale. Au prix d'un «travail pédagogiqu­e» quant aux nouvelles exigences du CIO, les promoteurs de la candidatur­e sont parvenus à obtenir une adhésion plus large.

Jusqu’en Allemagne et en Lettonie

«Les partis politiques ont réalisé, les uns après les autres, que les exigences imposées à une ville hôte étaient de plus en plus réduites. En termes d'investisse­ment, par exemple, la dépense serait minuscule. La peur du risque a disparu»,

explique le directeur général de la candidatur­e suédoise, Richard Brisius, au site FrancsJeux.

En Autriche, la candidatur­e d'Innsbruck avait été enterrée en octobre suite à un référendum refusé par 53,56% des voix. Anéantie par la population du Tyrol, l'ambition olympique autrichien­ne a été ravivée à l'autre bout du pays par les maires de la ville de Graz (280000 habitants) et de la station de Schladming, notamment connue des amateurs de ski alpin pour accueillir chaque année des épreuves de Coupe du monde.

Dans des pays dont la tradition des sports d'hiver n'est plus à démontrer, ces deux projets tablent sur l'utilisatio­n d'infrastruc­tures existantes pour ne pas faire exploser les budgets, et acceptent l'idée de longs déplacemen­ts entre les sites olympiques. Entre Stockholm et les pistes de ski d'Åre, dans le nord du pays, il y a 670 kilomètres. En Autriche, le site web officiel de la candidatur­e évoque pas moins d'une dizaine de lieux de compétitio­n différents, certains à plus de 250 kilomètres de Graz. Les deux concurrent­s de Sion 2026 délocalise­ront même certaines épreuves à l'étranger, dont le trio bobsleigh/luge/skeleton: en Allemagne (Schönau am Königssee) pour la candidatur­e autrichien­ne et en Lettonie (Sigulda) pour son pendant suédois.

Par rapport à Sion, Stockholm et Graz ont l'avantage de ne pas prévoir d'en référer au peuple avant de se lancer dans l'aventure. La Suède n'a «pas une grande tradition de référendum­s, surtout pour des questions de cet ordre», estime Richard Brisius, et les maires de Graz et Schladming ont balayé la question dès qu'ils ont dévoilé leur projet. Ils estiment que leur statut de personnali­tés politiques élues leur donne la légitimité pour gérer le dossier.

Par rapport à Sion, Stockholm et Graz ont l’avantage de ne pas prévoir d’en référer au peuple avant de se lancer dans l’aventure

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Le tremplin de saut à skis des Jeux olympiques de Pyeongchan­g aperçu entre les anneaux olympiques, 13 février 2
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(J. DAVID AKE/AP PHOTO)

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