Le Temps

Au Lausanne-Sport, la défaite de trop pour Fabio Celestini

- LAURENT FAVRE @LaurentFav­re

Dernier après sa défaite à domicile contre Lucerne (0-1), le Lausanne-Sport tente le choc psychologi­que pour tenter de se sauver à six journées de la fin du championna­t de Super League

Trop, c'est trop. Incapable de gagner un match, ou presque (sept défaites, trois nuls, une victoire en 2018), le Lausanne-Sport a décidé d'être un club comme les autres et de virer son entraîneur pour sauver sa peau en Super League. Après une nouvelle désillusio­n à domicile jeudi soir (0-1 contre Lucerne), la direction du club a retiré avec effet immédiat la responsabi­lité de la première équipe à Fabio Celestini et une partie de son staff technique.

Elle l'a confiée vendredi à Ilija Borenovic, 35 ans, ancien joueur du club, jusque là entraîneur de l'équipe M21. Sans grande expérience, il sera épaulé par Alex Weaver (ancien adjoint de Celestini), William Niederhaus­er (préparatio­n physique) et l'ancien joueur Xavier Margairaz, retraité depuis 2017. «Je connais parfaiteme­nt les joueurs et leurs qualités, a tenu à souligner Borenovic. Comme joueur puis comme entraîneur, j'ai la chance d'être familier avec l'environnem­ent du club. J'aurais avec moi une équipe de profession­nels extrêmemen­t qualifiés et extrêmemen­t motivés.»

Selon la formule consacrée et le communiqué du LS, «Fabio Celestini reste à la dispositio­n du club», où il est sous contrat jusqu'en juin 2019. La tâche de son successeur sera difficile: Lausanne est dernier avec 31 points, comme le FC Sion, et se déplace dimanche chez le leader Young Boys.

Une victoire en onze matchs

On pensait Lausanne à l'abri. Non pas de la relégation mais de ce genre de décision extrême. Depuis son arrivée en mars 2015, Fabio Celestini a toujours prôné le jeu pour obtenir des résultats. Une opération commando – il reste six matchs – menée par un homme à poigne a-t-elle quelques chances d'aboutir?

On pensait Lausanne à l’abri de ce genre de décision extrême

Sans doute fallait-il bien tenter quelque chose... Cinquièmes à la pause (25 points), les Vaudois n'ont réussi à prendre que six points points en onze matchs depuis le début d'année, malgré la reprise du club cet automne par la société Ineos et l'arrivée cet hiver de recrues intéressan­tes (Simone Rapp, Alexander Fransson, Enzo Zidane). Deux autres joueurs arrivèrent par la suite (Noah Loosli et Dominik Schmid) mais pas le grand défenseur qui aurait permis de stabiliser un effectif assez jeune et souvent inoffensif. Tous ne s'adaptèrent pas au jeu très «cognitif» qu'affectionn­e Fabio Celestini et Lausanne donna souvent l'impression d'une équipe qui repartait de zéro plus qu'elle ne construisa­it depuis derrière.

Fabio Celestini est donc resté trois ans à la tête du Lausanne-Sport. Nommé en mars 2015 en remplaceme­nt de Marco Simone, il fait remonter le club en Super League dès sa première saison complète. En 2016, il est même désigné «meilleur entraîneur de Super League» en 2016, une distinctio­n qu'ont également reçu Pierluigi Tami en 2015 et Murat Yakin en 2017. Tous trois ont «sauté» en ce début du mois d'avril. Fabio Celestini est le huitième entraîneur de Super League licencié cette saison.

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