Un changement de majorité est-il possible?
Les démocrates sont minoritaires dans les deux Chambres du parlement, mais une quarantaine d’élus républicains ont déjà annoncé qu’ils ne se représenteraient pas
Renverser la vapeur: c’est le but que se donnent les démocrates pour les élections de mi-mandat de novembre, alors qu’ils sont aujourd’hui minoritaires dans les deux chambres du Congrès. Or ils peinent toujours à se remettre de la défaite d’Hillary Clinton, et les personnalités fortes capables de s’imposer contre Donald Trump en 2020 ne sont pas légion. Mais les républicains ne sont pas dans la meilleure des configurations non plus. Le départ annoncé du speaker Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants, est un coup dur pour le Grand Old Party (GOP).
Un épuisement
Paul Ryan est le républicain le plus puissant du Congrès, celui qui était censé servir de locomotive. Le numéro trois de la politique américaine après le président et le vice-président. Or, comme une quarantaine d’autres élus républicains à la Chambre des représentants, il vient d’annoncer qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat, après plus de vingt ans à la Chambre.
Il prendra sa retraite en janvier. Officiellement, pour profiter davantage de ses trois enfants. Mais Paul Ryan, parfois représenté comme le «petit chien» de Donald Trump, n’a pas toujours vécu une lune de miel avec le président américain, et s’épuise probablement à tenter de le canaliser. Il s’est publiquement distancé de lui à plusieurs reprises ces derniers temps. Le parti républicain reste déchiré entre ultra-conservateurs du Tea Party et modérés, et le départ de Paul Ryan pourrait bien renforcer le courant trumpiste. Surtout, avec cette vague de défections, les républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants depuis 2011, tremblent toujours plus à l’idée de perdre la majorité. Ce serait le cas si les démocrates parviennent à grappiller 24 sièges supplémentaires.
Vendredi, surprise, le Parti démocrate a décidé de porter plainte contre l’équipe de campagne de Donald Trump ainsi que la Russie et WikiLeaks, accusés d’ingérence dans la présidentielle américaine. Un acte que des observateurs de la politique américaine qualifient de suicide politique. La présidente du Parti républicain, Ronna McDaniel, a très vite répliqué en dénonçant sur Twitter cet «effort désespéré d’un parti en faillite qui tente encore de se remettre du fait que leur candidate a perdu l’élection de 2016».
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