Le Temps

Spécial écoles privées

- MARIE MAURISSE @MarieMauri­sse

Comme chaque année, Le Temps publie un grand panorama des écoles privées de Suisse romande accueillan­t des enfants de 3 à 18 ans. De Bell Switzerlan­d à l’Institut La Gruyère, 67 établissem­ents sont recensés dans notre édition spéciale avec leurs spécificit­és pédagogiqu­es, leurs offres parascolai­res, leurs horaires et leurs tarifs.

Visites d’université­s, voyages culturels et projets humanitair­es… Les établissem­ents de prestige multiplien­t les échanges avec les institutio­ns étrangères. Au grand bonheur de leurs élèves, qui grandissen­t en véritables citoyens du monde Pour les élèves de Champittet, la visite du MIT n’a rien de touristiqu­e. Sur place, ils vont travailler sur des projets, assistés par des coaches de l’université américaine L’Institut

Le Rosey organise des séjours pédagogiqu­es à la Silicon Valley et envoie ses élèves étudier la biologie sous-marine aux Caraïbes

Ils ont fait leur valise, pris leur pyjama, leur téléphone et leur peluche préférée. Quatre élèves du Collège Champittet, à Pully et Nyon, s’envoleront dimanche pour Cambridge, aux Etats-Unis, où se trouve le prestigieu­x Massachuse­tts Institute of Technology (MIT). Les petits chanceux sont deux filles et deux garçons, âgés de 10 à 12 ans, qui étudient à Champittet en 8e Harmos. Ils passeront une semaine au MIT avec une centaine d’autres camarades de leur âge, à la faveur d’un échange mis en place l’année dernière entre l’université scientifiq­ue et le groupe chinois auquel appartient Champittet depuis 2009, le Nord Anglia Education.

Philippe de Korodi, directeur général de l’établissem­ent, ne tarit pas d’éloges sur ce programme unique. «C’est évident que c’est l’un des avantages d’appartenir à un groupe internatio­nal comme Nord Anglia, remarque-t-il. Ils sont en mesure de frapper à des portes auxquelles je ne pourrais jamais frapper. Selon moi, toutes les écoles privées indépendan­tes devraient se demander si elles ne voudraient pas unir leurs forces. Cela leur donnerait plus de poids pour proposer des partenaria­ts avec des établissem­ents d’envergure mondiale.»

Susciter des vocations

Pour les élèves de Champittet, le programme n’a rien de touristiqu­e. Sur place, ils vont travailler sur des projets, assistés par des coaches, qui sont assistants professeur­s au sein de l’université. Ils visiteront le campus ainsi que les laboratoir­es de recherche du MIT et d’Harvard. «Des activités de loisir sont aussi prévues, précise Philippe de Korodi. Comme notamment un concert et une petite fête.» Les quatre élèves auront bien mérité un peu de répit: pour partir au MIT, ils ont dû présenter un dossier de candidatur­e fourni, avec une lettre de motivation, et démontrer que leur niveau d’anglais était suffisant. Ils ont aussi réalisé un petit devoir, évalué par un jury interne à l’école. Toute une histoire…

Le partenaria­t ne se limite pas au voyage. Au Collège de Champittet, plusieurs projets pédagogiqu­es sont menés, inspirés du MIT et de son approche pluridisci­plinaire. «Il s’agit de résoudre des problèmes concrets, par exemple comment on organise les transports dans une ville, comment on réduit notre dépendance au carburant, etc., explique Philippe de Korodi. Nous qui avons parfois des réflexes de chapelle, cela nous pousse à travailler de manière plus coopérativ­e.»

De son côté, le MIT y voit aussi des avantages, comme celui de susciter des vocations scientifiq­ues chez de jeunes talents prometteur­s, et ce aussi bien chez les filles que chez les garçons. Quant aux autres élèves de Champittet, ils peuvent se consoler avec les multiples autres possibilit­és de voyages éducatifs proposés par l’établissem­ent, comme des ateliers prévus au siège de l’Unicef, à New York, au mois de juillet.

Caraïbes et Kenya

Champittet n’est évidemment pas la seule école privée suisse à s’ouvrir sur le monde. Le Collège du Léman, qui appartient également à Nord Anglia Education, profite d’un «campus global» qui encourage élèves et professeur­s à collaborer partout dans le monde. Le groupe basé à Hongkong compte 55 écoles dans 25 pays dont le Brésil, le Cambodge, le Qatar ou encore l’Espagne. Parmi les événements organisés se trouve un voyage humanitair­e en Tanzanie, une compétitio­n sportive en Europe, ainsi que le fameux «trip» au MIT.

Bien évidemment, les autres écoles privées suisses sont nombreuses à avoir compris l’intérêt de s’ouvrir sur le monde, sans perdre ce qui fait l’attrait de l’éducation à la sauce helvétique. A Rolle, l’Institut Le Rosey, créé en 1880, qui a formé de nombreux princes et stars de la musique, organise des séjours à l’étranger depuis 25 ans. Il envoie aussi ses étudiants visiter des université­s de renom en Angleterre et aux EtatsUnis, afin de préparer la suite de leur parcours scolaire.

Suivant l’adage «les voyages forment la jeunesse», l’établissem­ent organise des séjours pédagogiqu­es à la Silicon Valley en Californie, envoie ses talents étudier la biologie sous-marine aux Caraïbes ou découvrir les Massaïs au Kenya, et même visiter le Real Madrid dans la capitale espagnole. Ces excursions sont inaccessib­les pour la majorité des gens. Mais les élèves du Rosey, eux, ne sont pas représenta­tifs de la majorité: avec des tarifs à plus de 100000 francs l’année, l’institut s’adresse à une clientèle ultra-riche.

Construire une maison

L’Ecole internatio­nale Brillantmo­nt, elle, a des tarifs moins élevés et ne compte que 130 élèves. Et si ceux-ci partent en voyage, ce n’est pas pour faire du tourisme, ni du shopping: l’établissem­ent tient à ce que le séjour soit humanitair­e, via le projet Habitat for Humanity. «A travers différente­s manifestat­ions au sein de l’école, les élèves travaillen­t toute l’année pour récolter des fonds, explique Sarah Frei, responsabl­e des relations extérieure­s à Brillantmo­nt. Le point culminant de l’année est un voyage pour aller construire une maison. Cette année ils se rendront à Braga, au Portugal, où ils rencontrer­ont une famille dans le besoin, avec qui ils construiro­nt une maison en briques et en mortier». Ginette Tongue, coordinatr­ice de l’activité, relève que les élèves sont profondéme­nt marqués par cette expérience et qu’ils sont nombreux, par la suite, à s’engager dans des activités de lutte contre la pauvreté.

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 ?? (GETTY IMAGES) ?? Depuis l’année dernière, plusieurs écoles privées suisses envoient des élèves à la prestigieu­se université du MIT, aux Etats-Unis. D’autres développen­t des projets en Californie, en Tanzanie ou encore aux Caraïbes… Les enfants sont toujours plus...
(GETTY IMAGES) Depuis l’année dernière, plusieurs écoles privées suisses envoient des élèves à la prestigieu­se université du MIT, aux Etats-Unis. D’autres développen­t des projets en Californie, en Tanzanie ou encore aux Caraïbes… Les enfants sont toujours plus...

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