Le Temps

Nikita Teryoshin, fantaisie militaire à Bienne

- @CarolineSt­evan

PAR CAROLINE STEVAN PHOTOS NIKITA TERYOSHIN t D’un continent à l’autre, Nikita Teryoshin parcourt les foires militaires. Un univers parallèle, entre chars d’assaut, petits fours et hôtesses de charme, exposé aux Journées photograph­iques de Bienne ◗

Le regard bute. Sous-marin militaire et brochettes de fruits. Chars d’assaut et enfants. Uniformes kaki et talons aiguilles. On dirait un champ de bataille transformé en terrain de jeu ou en garden-party. C’est précisémen­t cela. Depuis fin 2016, Nikita Teryoshin photograph­ie les foires militaires. Un résumé de ses déambulati­ons en Pologne, en Biélorussi­e ou en Corée du Sud s’affiche aux Journées photograph­iques de Bienne. Et on ne sait pas toujours sur quel continent on se trouve.

«La manière de présenter le matériel est toujours à peu près la même. Mais c’est l’opposé de la vraie guerre; il y a des petits fours, on discute, on s’amuse… Tous parlent de défense, alors qu’au bout du compte, les armes serviront à attaquer et à tuer des gens», souligne le Russe établi en Allemagne. La série s’intitule Nothing

personal et ne montre aucun vendeur de face, manière de dénoncer un système sans jeter la pierre à quiconque. Nikita Teryoshin se donne encore deux ou trois années pour terminer son tour du monde du marché de la guerre.

Le jeune homme, qui se présente comme un photograph­e de «l’horreur quotidienn­e», est un habitué des salons: médicaux, agricoles, et même funéraires. «Ce sont des endroits dingues parce que des tas de gens s’y retrouvent, qui partagent le même hobby. C’est un moyen facile d’obtenir des images intéressan­tes!» Pour un lointain cousinage avec Martin Parr. ▅

«Nikita Teryoshin: Nothing personal», jusqu’au 27 mai au Nouveau Musée de Bienne, Journées photograph­iques de Bienne.

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