Forces et faiblesses d’un accord historique
Quel est le but l’accord de 2015 entre l’Iran et les grandes puissances? Empêcher la République islamique de se doter d’armes nucléaires. L’Iran a toujours nié vouloir devenir une puissance atomique, bien qu’il ait dissimulé l’ampleur de son programme. En vertu de l’accord, Téhéran garde le droit de développer une filière civile. C’est toute l’ambiguïté: la technologie atomique peut être à double usage.
Quelles sont les garanties? Les installations nucléaires iraniennes sont bridées pendant dix ans. Le nombre de centrifugeuses, qui permettaient d’enrichir l’uranium, est limité. D’autres sites suspects doivent changer d’affectation ou devenir des centres de recherche. L’Iran n’a plus le droit de produire du plutonium, l’autre matière fissible pour fabriquer une bombe. Pour garantir ces limitations, l’Iran a accepté un système d’inspection inédit et renforcé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Mais ces limitations tomberont en 2025, ce que ne manquent pas de rappeler les adversaires de l’accord. Toutefois, l’Iran restera soumis aux inspections, puisqu’il a signé le protocole additionnel au Traité de non-prolifération nucléaire.
Qu’a obtenu l’Iran? La promesse d’une levée progressive des sanctions internationales. Téhéran a notamment bénéficié du déblocage de fonds gelés à l’étranger. Mais, vu l’incertitude autour de cet accord, les investisseurs étrangers ne se pressent pas à Téhéran et l’embellie économique se fait attendre. Et le régime iranien reste soumis à des sanctions, en raison de la piètre situation des droits de l’homme ou de son programme balistique (missiles).
Ce que ne contient pas le texte. Le programme balistique n’est pas concerné. Le texte ne limite pas les ambitions régionales de l’Iran, dont la présence en Syrie ou le soutien présumé aux rebelles au Yémen. Ambitions qui tétanisent les alliés israélien et saoudien de Washington.
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