L’opposant Pachinian élu premier ministre
Trois semaines de protestations antigouvernementales ont débouché mardi sur un changement au sommet
Le chef de l’opposition arménienne Nikol Pachinian a été élu mardi premier ministre par le parlement de cette ex-république soviétique du Caucase du Sud, secouée depuis trois semaines par des protestations antigouvernementales.
Seul candidat en lice, ce député d’opposition et ancien journaliste, qui se présente comme le «candidat du peuple», a été soutenu par 59 députés, alors qu’il avait besoin de 53 voix pour être élu. Quarante-deux députés ont voté contre lui.
Il s’agissait du deuxième vote au parlement en huit jours sur la candidature de Nikol Pachinian, qui avait été mis en échec le 1er mai, ses adversaires du Parti républicain au pouvoir, disposant de 58 sièges sur 105, ayant alors fait bloc contre lui.
«Notre position n’a pas changé. Nous sommes toujours contre la candidature de Nikol Pachinian, mais le plus important pour nous est d’assurer la stabilité dans le pays», a déclaré peu avant le vote le chef du groupe parlementaire du Parti républicain, Vagram Bagdassarian.
Les Républicains ont voté majoritairement contre leur adversaire mais ils ont décidé de lui assurer 11 voix pour permettre son élection.
Volte-face opportuniste
Selon des analystes, les députés du parti au pouvoir ont fait volteface pour maintenir leur contrôle du parlement. Celui-ci aurait en effet été automatiquement dissous s’il avait échoué à élire le premier ministre pour la deuxième fois consécutive.
Le président russe Vladimir Poutine a félicité dans un télégramme Nikol Pachinian, espérant qu’il saura «renforcer les relations amicales et d’alliés» entre les deux pays aux forts liens économiques. La Russie possède également une base militaire en Arménie.
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