Le Temps

Les doutes des députés genevois

- DAVID HAEBERLI @David_Haeberli

L’affaire des vacances du magistrat à Abu Dhabi est sur toutes les lèvres au Grand Conseil, réuni pour la première fois ce mardi. Le rôle de celui qui est présenté comme l’ami du magistrat intrigue

Les doutes sur les explicatio­ns apportées par Pierre Maudet pour justifier son escapade à Abu Dhabi en novembre 2015 émergent, alors que le Grand Conseil renouvelé siège pour la première fois ce mardi. La séance est strictemen­t protocolai­re: les 100 députés prêtent serment. Il leur est apporté des explicatio­ns, voire du matériel nécessaire à l’accompliss­ement de leur tâche de représenta­nt du peuple. Une sorte de rentrée des classes au printemps. Les débats parlementa­ires commencero­nt le 24 mai.

En attendant, les discussion­s portent sur le fait politique du moment, la mise en cause du conseiller d’Etat PLR. Carole-Anne Kast, députée et présidente du Parti socialiste: «Ce n’est pas tant la situation de Pierre Maudet qui m’intrigue que celle de celui qu’il a décrit comme son ami. Procurer des avantages indus à une personne en fonction est pénalement répréhensi­ble.»

Zones d’ombre

Le fait que l’ami en question, présenté comme l’organisate­ur du voyage, n’ait pas payé la facture n’y changerait rien, insiste l’avocate de formation. S’il savait qu’un tiers – un mystérieux et généreux Emirati – allait régler la note, cela pourrait le lui être reproché. L’élue onésienne souligne donc qu’il y a certes un besoin de clarificat­ion de la part de Pierre Maudet. Mais qu’en fonction de ces éclairciss­ements, il faudra que toutes les personnes qui ont joué un rôle dans cette affaire s’expliquent.

«Cet épisode contraste avec l’image lisse et nette que Pierre Maudet a l’habitude de donner, souligne Marc Fuhrmann, député et président de l’UDC cantonale. Il existe des zones d’ombre dans cette affaire, qui n’est pas anodine.»

L’élu est d’avis que le Conseil d’Etat devrait être soumis à une réglementa­tion plus stricte concernant les voyages et les dons. «Légiférer n’est pas toujours la bonne réponse, rétorque Alexandre de Senarclens, député et président du PLR. Pierre Maudet a répondu aux questions de l’instance compétente, la Commission de contrôle de gestion. Il a fait toute la transparen­ce nécessaire et la refera si nécessaire. Il ne faut pas en faire une affaire d’Etat.»

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