Les doutes des députés genevois
L’affaire des vacances du magistrat à Abu Dhabi est sur toutes les lèvres au Grand Conseil, réuni pour la première fois ce mardi. Le rôle de celui qui est présenté comme l’ami du magistrat intrigue
Les doutes sur les explications apportées par Pierre Maudet pour justifier son escapade à Abu Dhabi en novembre 2015 émergent, alors que le Grand Conseil renouvelé siège pour la première fois ce mardi. La séance est strictement protocolaire: les 100 députés prêtent serment. Il leur est apporté des explications, voire du matériel nécessaire à l’accomplissement de leur tâche de représentant du peuple. Une sorte de rentrée des classes au printemps. Les débats parlementaires commenceront le 24 mai.
En attendant, les discussions portent sur le fait politique du moment, la mise en cause du conseiller d’Etat PLR. Carole-Anne Kast, députée et présidente du Parti socialiste: «Ce n’est pas tant la situation de Pierre Maudet qui m’intrigue que celle de celui qu’il a décrit comme son ami. Procurer des avantages indus à une personne en fonction est pénalement répréhensible.»
Zones d’ombre
Le fait que l’ami en question, présenté comme l’organisateur du voyage, n’ait pas payé la facture n’y changerait rien, insiste l’avocate de formation. S’il savait qu’un tiers – un mystérieux et généreux Emirati – allait régler la note, cela pourrait le lui être reproché. L’élue onésienne souligne donc qu’il y a certes un besoin de clarification de la part de Pierre Maudet. Mais qu’en fonction de ces éclaircissements, il faudra que toutes les personnes qui ont joué un rôle dans cette affaire s’expliquent.
«Cet épisode contraste avec l’image lisse et nette que Pierre Maudet a l’habitude de donner, souligne Marc Fuhrmann, député et président de l’UDC cantonale. Il existe des zones d’ombre dans cette affaire, qui n’est pas anodine.»
L’élu est d’avis que le Conseil d’Etat devrait être soumis à une réglementation plus stricte concernant les voyages et les dons. «Légiférer n’est pas toujours la bonne réponse, rétorque Alexandre de Senarclens, député et président du PLR. Pierre Maudet a répondu aux questions de l’instance compétente, la Commission de contrôle de gestion. Il a fait toute la transparence nécessaire et la refera si nécessaire. Il ne faut pas en faire une affaire d’Etat.»
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