Médecins et avocats (suite)
Le 9 mai dernier, une prise de position étonnante du médecin Rosselet est parue, lequel s’offusquait de la parution d’un cahier spécial Avocat et s’offensait que l’activité de médecin soit considérée comme une profession «qui gagne des millions». Nous tenons à rectifier quelques points et déplorons les comparaisons avancées quelque peu surprenantes. En effet, si factuellement les études de médecine comportent deux semestres de plus, cela tient uniquement à la structure de ce cursus. Contrairement aux autres masters, les futurs médecins suivent deux périodes de stage supplémentaires expliquant cette durée plus longue. L’obtention d’un diplôme post-grade ne doit pas être prise en compte, car propre à chaque profession. Il nous est difficile de juger de la complexité des cursus. Néanmoins, il nous paraît douteux d’affirmer que telles ou telles études sont plus faciles. L’argument: «ceux qui ratent médecine réussissent droit» est fallacieux. Certes, le taux d’échec est plus faible en droit qu’en médecine, il n’en demeure pas moins que plus d’un étudiant sur deux ne finira pas sa formation en droit. Il sied de relever que la 1re année de bachelor en médecine comporte un numerus clausus déguisé. De plus, seuls un tiers des détenteurs d’un master en droit trouveront une place de stage d’avocat. Enfin, si les avocats ne sauvent pas de vie au sens biologique du terme, n’oublions pas le volet humain de la profession d’avocat. Pour ne prendre qu’un exemple éloquent, une condamnation pénale aura des implications majeures dans la vie du justiciable. Finalement, s’offusquer du tarif horaire des avocats revient à faire exactement ce que le médecin Rosselet dénonce. En effet, l’immense majorité des avocats pratique une tarification adaptée, à l’instar des médecins.
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