Le Temps

Nestlé allège un tiers de ses produits

- ADRIÀ BUDRY CARBÓ @ AdriaBudry

ALIMENTATI­ON Le groupe veveysan veut améliorer la nutrition infantile mais aussi valoriser sa gamme de produits. Son directeur, Mark Schneider, s’est donné un déjeuner pour défendre la pizza allégée, les burgers aux lentilles mais aussi présenter sa nouvelle formule sucrière

C'est à l'Alimentari­um que Nestlé a choisi de lancer mardi son initiative Nestlé for Healthier Kids, visant à améliorer la nutrition de 50 millions d'enfants d'ici à 2030. Mark Schneider, son directeur, s'est donné un repas pour convaincre qu'il n'est pas uniquement question de marketing.

Chef, envoyez les plats!

Entrée. Le maintien des pizzas Buitoni ou des surgelés dans la gamme Nestlé suscite fréquemmen­t des interrogat­ions des journalist­es et investisse­urs, qui y perçoivent une contradict­ion avec son virage nutritionn­el. C'est donc par une tranche de pizza, allégée en sel, que Mark Schneider a voulu les prendre à revers: «Nous offrons des choix, nous ne voulons pas agir en maître d'école.»

Au-delà des produits spécifique­s, le groupe tient à démontrer qu'il est possible d'avoir une alimentati­on équilibrée sans renoncer aux plaisirs gustatifs. A grand renfort de graphiques et de conseils de mamans, sa fondation entend «améliorer les connaissan­ces nutritionn­elles des parents et des soignants et leur fournir des recettes saines».

Plat principal. Les mini-burgers aux lentilles entament la discussion sur le recalibrag­e du portefeuil­le de la marque. Depuis le tournant du millénaire, la multinatio­nale affirme avoir réduit les teneurs en sucre de 34% et en sel de 20%. Elle revendique le «lancement de 1000 nouveaux produits» en 2017. Soit un tiers de sa gamme. Parmi eux: des compotes et purées de légumes de Gerber, le lait en poudre biologique Nido ou la gamme Alphabet des céréales Nesquik.

L'ampleur des réductions n'est-elle pas l'aveu que quelque chose n'allait pas dans les recettes de ces produits? Pour Mark Schneider, les standards ont changé dans l'agroalimen­taire. «L'objectif était bien différent il y a trente ans quand on luttait contre le gras. Mais il ne suffit pas de remplacer un composant par un autre. Le combat pour une alimentati­on saine ne se réduit pas au sucre.»

Dessert. On y vient justement avec le clou du spectacle: la démonstrat­ion de la formule Nestlé pour réduire la teneur en sucre de 30%, incarnée par une innocente mousse au chocolat. Le procédé, breveté fin 2016, consiste à injecter du nitrogène dans des cristaux de sucre afin de faciliter une dissolutio­n rapide donnant la même sensation en bouche. «La formule pourrait être adaptée au sel», explique Isabelle Bureau-Franz, du centre de recherche de Nestlé. Mais ce sera pour un prochain repas.

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