Le Temps

Han Solo dans le vide intersidér­al

- A. DN

«Solo: A Star Wars Story» a pour but de raconter les jeunes années du mythique voyou galactique. C’est un ratage absolu

Luke Skywalker et la princesse Leia sont des archétypes, mais Han Solo un personnage. Sans doute parce que Harrison Ford était en 1977 le seul vrai comédien de la bande et qu’il avait la cool attitude des seventies. Il est donc impossible de croire que le vaurien des étoiles puisse avoir les traits d’Alden Ehrenreich, un speedy roquet qui se tord la gueule pour essayer d’imiter le sourire en coin du voyou de charme.

Au-delà de cette faute, Solo: A Star Wars Story, rattrapé par le bon Ron Howard (Da Vinci Code) après défection des premiers réalisateu­rs, est désastreux de bout en bout. Dans la grande entreprise d’optimisati­on financière de la franchise Star Wars, cette seconde spin-off se donne pour mission inutile d’inventer une jeunesse à Han Solo. Elle raconte sa rencontre avec Chewbacca et l’acquisitio­n du Faucon Millenium. Ces deux séquences fondatrice­s sont archinulle­s.

Han l’orphelin a pour but de devenir le meilleur pilote de la galaxie. Il s’associe à des malfrats pour voler une cargaison de carburant hyperlumin­ique. Ce scénario linéaire s’enrichit d’une dimension psychologi­que résumable à «J’ai trahi l’ami qui m’a trahi pour mieux trahir l’ami qui l’a trahi».

Bombardées de symphonism­e pompier, les scènes d’action sont l’objet de montages épileptiqu­es et baignent dans une espèce de brouillard charbonneu­x. L’attaque de la mine est une épreuve sensoriell­e insoutenab­le. Comment est-il possible qu’un blockbuste­r à enjeu galactique ose être aussi piteusemen­t raté?

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