Le Temps

Remontées mécaniques: aides revues à la baisse

- GRÉGOIRE BAUR

Le parlement donne son feu vert pour l’aide aux remontées mécaniques. Mais la nouvelle loi diffère grandement du premier projet, présenté en pleine campagne électorale

«La période électorale a donné le ton, il conviendra d’analyser plus raisonnabl­ement la situation.» En février 2017, après la première lecture de la loi sur l’encouragem­ent des remontées mécaniques, Marianne Maret, vice-présidente du PDC du Valais romand, est convaincue que certains députés ont soutenu le texte par pur visée électorale. On est alors à quelques semaines des élections cantonales. Les modificati­ons apportées à la loi, votée ce jeudi par le Grand Conseil, lui donnent raison.

Un nouveau texte bien différent

Exit les 157 millions de francs d’aides à fonds perdu sur dix ans promis aux sociétés de remontées mécaniques. La nouvelle législatio­n est beaucoup moins généreuse. Des subvention­s jusqu’à hauteur de 4 millions de francs par projet seront accordées «pour la réalisatio­n d’infrastruc­tures exceptionn­elles d’importance régionale ou cantonale», par exemple une liaison entre deux domaines skiables ou entre la plaine et la montagne.

Le texte prévoit également un fonds cantonal, des prêts et des cautionnem­ents. Mais toutes les sociétés, au nombre de quarante-deux, ne pourront pas recevoir ces aides. Seules les entreprise­s viables – avec un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissem­ents supérieur à 25% – sont concernées. «On n’est pas là pour faire plaisir à tout le monde», a plaidé le conseiller d’Etat en charge de l’économie, Christophe Darbellay, qui qualifie la nouvelle loi de «compromis équilibré et acceptable».

Des compromis

Pour y arriver tout le monde a dû mettre de l’eau dans son vin. La majorité de la commission de deuxième lecture, opposée aux aides à fonds perdu, a tout d’abord refusé d’entrer en matière. L’idée de proposer des subvention­s uniquement aux projets exceptionn­els, apparue en cours de discussion, a fait pencher la balance. «Si la loi ne comprenait pas d’aides à fonds perdu, elle n’avait pas lieu d’être, explique Marianne Maret. Les subvention­s proposées justifient la loi.»

Selon certains députés, cette propositio­n vient de la faîtière des remontées mécaniques elle-même, qui craignait de tout perdre. «C’est un travail politique de la commission, rétorque le président des Remontées mécaniques du Valais Berno Stoffel. Mais nous avons fait un travail de lobbying pour conserver des aides à fonds perdu.» Et son sourire au moment du vote final des députés en disait long.

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