L’éolien – indispensable pour qui?
HERMINE WEIDMANN, WINTERTHOUR Dans le Jura vaudois, plusieurs projets éoliens sont bloqués par des opposants. Le dernier exemple est les projets de «Grandevent/Grandsonnaz/Provence», contre lesquels sept organisations protectrices du paysage et de la nature ont lancé la pétition «Chasseron – Creux-du-Van». Encore une manoeuvre ennuyeuse de retardement – ou un motif pour se demander si la promotion partiale de l’éolien pratiquée jusqu’ici est vraiment la panacée. Selon la Stratégie énergétique 2050, l’éolien livrera 4200 GWh/an. Pour le solaire, Meteotest s’attend dans son rapport 2017 à un potentiel exploitable de 30200 GWh/an, donc plus que le septuple de l’éolien. Les potentiels exploitables de l’éolien et du solaire diffèrent déjà fortement. La comparaison des potentiels nuisibles des deux énergies est encore plus défavorable pour l’éolien. Son exploitation nuit à l’environnement […] et elle entrave la santé des riverains […]. Par contre, l’exploitation du solaire ne nuit ni à la santé, ni à l’environnement – si elle se concentre sur les toits et façades de bâtiments existants et ne «meuble» aucun terrain non bâti avec des panneaux solaires. Si l’éolien – malgré sa disproportion grossière entre potentiel exploitable et nuisible – pouvait faire croire que lui seul procure le salut, cela se doit uniquement à la rétribution à prix coûtant (RPC). Seule cette RPC arrive à transformer les éoliennes – pas rentables dans les pays peu ventés comme la Suisse – en «générateurs de subventions» profitables. Ce qui rend l’éolien indispensable, en tout cas pour ses promoteurs. Ce qui est indispensable pour la Suisse, c’est la réorientation de la politique énergétique: abandon définitif de l’éolien tant nuisible pour l’environnement – tournant résolu vers le solaire beaucoup plus écologique!